Quand la Russie dit vouloir respecter l’intégralité du territoire
ukrainien, elle considère, sans doute, que la Crimée se situe dans un autre
champ. Effectivement, la Crimée ne fut jamais un territoire ukrainien jusqu’à
ce que Khroutchev, en 1955, décide d'honorer sa patrie d'origine . Le
possible référendum sur l’indépendance ou l’autonomie accrue de ce territoire
le 25 mai, le jour même de l’élection présidentielle ukrainienne est un signe
qui ne trompe guère. Depuis la fin de l’U.R.S.S, la Russie loue le port de
Sébastopol pour sa flotte ; or, Mme Timochenko n’a pas caché sa volonté de
ne pas voir le bail renouvelé en 2016.
Apparemment, ni les Français, ni les Anglais ne voulant refaire le
siège de Sébastopol, ni livrer bataille à
l’Alma comme en 1854-1855, l’Union européenne se place, en retrait et
appel à l’aide autant le FMI que les Etats-Unis (OTAN) avec une Allemagne escomptant
toujours et encore gagner sur tous les tableaux quelle que soit l’issue des
tractations, la Russie, une fois les jeux de Sotchi achevés, avance ses pions
autant financiers que militaires.
Si les nouvelles autorités ukrainiennes par le nouveau Premier
ministre, Arseni Iatseniouk, dénoncent (c’est comique) les rebelles ou les provocateurs
de Crimée, elles annoncent, faute de mieux, vouloir maintenir des relations sereines
avec Moscou. Les semaines à venir seront tendues sachant que pour les médias
français et européens (Le Monde en tête), le méchant sera naturellement
Vladimir Poutine. La Russie, avec ou sans Poutine n’admettra pas que les Russes
et les russophones de l’est industriel de l’Ukraine et de la Crimée subissent des
humiliations. Kiev fut la première capitale de la Russie d’avant les Tartares
et la comparer à l’Alsace et la Lorraine n'est pas, selon moi, justifiée: la
première fut réunie de force par Louis XIV et la seconde entrée dans le royaume
à la suite de marchandages diplomatiques au grand dam de ses habitants….Bien
plus que dans l’affaire syrienne, on est sur une ligne rouge, un rouge vif.
Quelque part, le gouvernement russe n’est pas loin de considérer toute avancée
euro-américaine en Ukraine comme une invasion sinon une déclaration de guerre.
La Crimée plus que l’Ukraine elle-même devient l’élément pivot qui
permettra à la Russie soit d’y maintenir sa prééminence soit en n’y parvenant
pas s’assurer d’une Crimée autonome dont on sait l’importance géostratégique et
donc de la réintégrer dans sa sphère. En arrière-plan, bien évidemment, s’avance
le plan eurasiatique de la Russie qu’Européens (sauf l’Allemagne qui nourrit de
grandes espérances mercantiles) et Américains entendent briser…
Quoi qu’il en soit, selon les aléas des tensions, la Biélorussie risquerait
de basculer. Le chaos global est bel et
bien en route.
Jean Vinatier
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2014
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