« Il est sans doute possible de tirer de
nombreuses conclusions du vote Suisse relatif aux règles d’immigration. Il
faudra y réfléchir posément plutôt que d’adopter une position toute faite.
Pour ma part, je retiens
d’abord de cet épisode une leçon essentielle : Quand les peuples de
l’Europe, membres ou non de l’Union Européenne sont interrogés au suffrage
universel sur la construction en cours, ils manifestent leurs refus ou, au
moins, leurs réserves. Tel est le cas du peuple Suisse qui s’est refusé à
valider les résultats contraignants d’une négociation avec l’Union Européenne,
tel fut le cas des peuples déjà inscrits dans cette Union, les Français et les
Hollandais qui ont voté « non » en 2005, mais aussi les Irlandais et
les Danois qu’il a fallu faire voter autant de fois qu’il était nécessaire pour
obtenir enfin un « Oui » à l’Europe ou à l’Euro.
Il est essentiel de constater
que les peuples Européens ne veulent pas de l’Europe de Bruxelles. Ils ne
veulent ni de l’Union Européenne telle qu’elle est, ni surtout des perspectives
qui se dessinent d’une intégration plus lourde encore.
Nous avons assez dit et écrit
pourquoi. Il est temps de chercher non plus seulement à combattre cette Europe
mais de rechercher d’autres perspectives d’avenir.
La méfiance des peuples à
l’égard de l’Europe s’explique assez facilement par les vices de construction
qui remontent au Traité de Rome et ont été aggravés notamment par « l’Acte
Unique » :
- Du
fait du monopole de proposition des directives conférés à la Commission
Européenne, les peuples ont le sentiment d’ailleurs parfaitement exact
d’être atteints en permanence par des
règles étranges qui ne dépendent en rien de leurs élus. Ils commencent donc à
se demander à quoi peut servir de voter.
- Du
fait de la priorité absolue reconnue en matière économique à la concurrence
libre et non faussée. Chacun constate que les Gouvernements et les parlements
élus ont perdu leurs pouvoirs d’aide aux
secteurs en difficulté et donc l’essentiel de leurs moyens de lutte contre le
chômage et la pauvreté.
- Enfin,
et c’est sans doute l’essentiel, les transferts de pouvoirs par les Etats aux
instances communautaires sont irréversibles. Ils ne constituent jamais des
délégations rétractables. Tel est le sens profond du traité de Rome, de l’Acte
Unique ou du Traité de Maastricht. Ceci
est vrai aussi pour les pays extérieurs à L’UE tels la Suisse . Les Suisses ont
pensé, à juste titre au demeurant, que le pouvoir de régulation de
l’immigration qu’ils avaient accordé à l’Union Européenne serait irréversible
s’ils ne l’annulaient pas quand il en était encore temps. Cette idée est plus
vraie encore pour les Etats membres.
Le choix à faire dans les
années qui viennent est beaucoup plus simple qu’on ne le croit. Il ne s’agit
pas d’accepter et de renforcer l’intégration Européenne ou de la combattre. Il
s’agit d’assister à l’effondrement de cette construction ou de la reprendre sur
d’autres bases. Sans doute était il souhaitable au milieu du XX ème siècle de
mettre en cause les Nations et d’en limiter les pouvoirs le poids des Nations
pour en finir avec une époque tragique, c’est une concession que nous pouvons
faire. Cette nécessité n’existe plus aujourd’hui, il faut en revenir à un
principe éternel : les nations d’Europe ont une réalité, une langue et une
Histoire liée à cette langue, l’Europe ne se fera pas contre elles. Il faut
aussi convenir que face aux puissances émergentes et aux puissances aujourd’hui
dominantes, les Nations Européennes sont liées par des civilisations communes
et des intérêts communs qui justifient une entente plus profonde entre elles
qu’avec le reste du monde. Ceux qui oublient l’une ou l’autre de ces réalités
en cultivant l’Européisme ou le Nationalisme se condamnent à l’échec.
Notre devoir est donc de
revisiter le traité de Rome, celui qui a créé la CEE, de proposer une nouvelle
structure et d’adopter si nécessaire une nouvelle Constitution Française par le
biais d’une Constituante afin notamment de donner au peuple français de
consolider son indépendance dans un continent solidaire.
Dissoudre la Commission
Européenne d’abord. La Commission, par son rôle même, est la clef de l’échec
actuel. Il n’appartient qu’aux chefs
d’Etats et de Gouvernement élus par les peuples et contrôlés par les Parlements
de définir et de proposer les Directives Européennes. Faut-il que ces
propositions soient effectuées à l’unanimité ou à la majorité qualifiée ?
La majorité qualifiée apparaît d’imposer, l’unanimité étant la garantie
contrairement à ce que pensent les souverainistes que toute Directive est
irrévocable. C’est après les examens par les parlements nationaux qu’il est
nécessaire que l’unanimité prévale pour l’adoption de la Directive pour une
durée limitée par le Conseil, conformément et dans les limites du
« Compromis de Luxembourg ».
Revoir les objectifs que
l’Union se fixe. Le plein emploi et le revenu minimum sont des objectifs
infiniment plus importants que la concurrence libre et non faussée. L’Union
Européenne se doit de permettre les aides d’Etat aux secteurs en crise et la
possibilité pour ces mêmes Etats de favoriser par leurs commandes les
entreprises , notamment les PME à l’image du « Small business act »
aux Etats Unis.
L’Europe doit aussi porter au
nombre des ses impératifs la défense des langues Nationales Européennes,
garanties de la pérennité de cultures millénaires qu’il serait criminel de
condamner à l’oubli.
L’Europe doit reconnaître le
droit de chacune des nations qui la composent à une Défense Nationale puisque
l’un des enseignements les plus indiscutables de l’Histoire est que la Défense
est Nationale ou n’est pas.
Enfin et surtout, l’Europe à
construire doit abandonner l’image d’un Etat en devenir pour adopter un
fonctionnement contractuel. Ceci signifie d’abord qu’aucune Directive ne doit
être adoptée pour une durée supérieure à dix ans sauf à être expressément
confirmée ou modifiée en fonction des résultats. Ceci signifie aussi que les
pouvoirs nationaux doivent disposer du droit de suspendre pour une durée
déterminée les textes issus des directives s’ils estiment qu’un intérêt
national majeur est en jeu.
A partir de ces changements
profonds, l’Europe peut retrouver la confiance des peuples. Des peuples et non
d’un peuple Européen mythique.
Asseoir une Europe contractuelle
sur la Démocratie là est le vrai rêve. Ce rêve suppose pour devenir réalité un travail
de réflexion et de mise au point de longue haleine. Je n’ai la prétention que
d’en aborder les principes. »
Jean Vinatier
SERIATIM
2014
Internautes : Afrique
du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie,
Australie, Bahamas, Bangladesh, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie
Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine
(+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud,
Costa-Rica, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats &
Puerto Rico), Equateur, Ethiopie, Ghana, Gabon, Gambie, Géorgie, Guatemala,
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Taiwan, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France +
DOM-TOM, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine,
Uruguay, Vatican, Venezuela, Vietnam, Yémen
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