Que restera-t-il de ce voyage célébré étant celui de la faveur accordée
par l’empereur du Potomac au très bon et très fidèle François Hollande ?
J’ai vu descendre de l’avion présidentiel un homme seul engoncé dans son
manteau, un éternel sourire béat, j’ai vu l’accueillant lui tenir des propos
aimables quelques peu forcés, une soirée d’Etat qui me rappelait davantage
l’émission « le plus grand cabaret du monde » qu’une réception fastueuse
et élégante. Si c’est cela une haute et grande réception, les voyages d’Etat
ont perdu tout lustre !
De cette puissance dont on nous dit qu’elle nous aime, il convient de
remarquer qu’elle tarde à accréditer un ambassadeur à Paris, qu’elle menace
presque publiquement les entreprises françaises de lourdes sanctions si
celles-ci espéraient reconquérir leur place en Iran, qu’elle entend bel et bien
dès mars prochain mettre au pied du mur l’Union européenne avec le traité de
libre-échange dont tout est secret. De cette puissance dont on nous répète
grandement qu’elle nous tient en haute estime, relevons qu’elle nous laisse
quasiment en solitaire en Afrique et nous attribuerait non plus un rôle de
gendarme mais de seul garde-chasse d’espaces sahéliens et centrafricains……
Le Congrès américain a boudé François Hollande, un signe qui ne trompe
pas sur le poids que nous nous supposons. Et pourtant, jamais les Etats-Unis n’eurent
un gouvernement aussi aplati, aussi prévenant envers eux : Hollande et Fabius
ne cessèrent pas et ne cessent pas de s’impatienter
de ne pas intervenir en Syrie, en Ukraine et qui sait, demain, en Suisse….Pourtant,
malgré toutes ces manifestations régulières de révérences courtisanes au point
que le Président se tut au moment de l’affaire des écoutes de la NSA, du « fuck
UE » laissant les Allemands défendre seuls un peu de dignité, il ne semble
pas que nous en recevions la monnaie escomptée….
On ressent un malaise devant ce spectacle où, malheureusement, un
Président français seul et quelque peu égaré bien qu’il ne cesse pas de vouloir
être du « monde » nous fait sentir à la fois l’inévitable avec les
Etats-Unis et défaire, s’il le pouvait encore, le peu de son programme de
campagne en épousant tout sourire le socialisme-libertarien.
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