« [….]
Quel était l'enjeu axial de vingt siècles de la
théologie mondiale mise en place par trois monothéismes, sinon celui de régler
au mieux les relations, désormais personnelles et dangereuses que la créature
entretiendra avec les successeurs du Zeus d'Homère, lequel était plus accommodant
que le triple sceptre du monothéisme? Les Anciens ne se posaient pas cette
question périlleuse sur un modèle piégé d'avance par un individualisme
religieux hypertrophié et pré-culpabilisé, parce que seuls les demi-dieux se
trouvaient en dialogue constant et particulier avec le chef de l'Olympe. Le
christianisme, en revanche, imaginait un homme suffisamment proche du roi du
cosmos pour se trouver en mesure de jeter - à ses risques et périls - un pont
crédible, donc durable entre le ciel, d'un côté et lui-même, de l'autre et,
dans le même temps, suffisamment éloigné de l'Olympe pour demeurer en contact
direct et étroit avec la masse des mortels.
Aussi ce modèle était-il condamné à demeurer
irrémédiablement dichotomisé: à la suite d'Arius, tout le monde avait pris
l'initiative de scinder radicalement le Nazaréen entre l'homme et le Dieu, et
cela de telle sorte qu'il était devenu impossible de jamais raccorder deux
personnages définitivement séparés: Jésus était exclusivement homme quand il
dormait, se fatiguait ou se mettait en colère, et exclusivement Dieu quand il
faisait des miracles. La papauté elle-même s'était ralliée à ce partage; et
seul le futur saint Athanase se disait encore qu'un dieu aussi mal décroché de
la créature se révèlerait d'une bancalité théologique inutilisable sur le long
terme. Aussi a-t-il fini par imposer le principe opposé - et actuellement
entériné par le catéchisme officiel de l'Eglise catholique - d'un soudage entre
les deux personnages - Jésus serait tout ensemble et à chaque instant à la fois
pleinement Dieu et pleinement homme, et cela sans que son identité fût jamais
divisable.
Mais, dans ce cas, la rate, le foie et tous les
organes de Jésus sont censés ceux du créateur du cosmos, comme il est confirmé
à l'art. 477 du credo; et l'on retrouve les dieux en chair et en os de
l'Antiquité. Que faire d'un prophète tantôt insuffisamment divin, tantôt
beaucoup trop? Comment éviter des apories aussi insolubles par nature, sinon en
rejetant entièrement le mythe de l'incarnation de Zeus? Mais alors, l'abîme qui
se creuse entre Allah et ses fidèles devient tellement infranchissable qu'il
suffira à tout croyant fanatisé de crier à tue-tête: "Allah est grand"
pour que la divinité se trouve autorisée à ameuter ses fidèles et à les
précipiter tête baissée dans les carnages d'une guerre sainte. Le prophète
élevé au rang de Zeus tombe dans le ridicule des dieux physiques des premiers
âges, mais le prophète ramené à l'humain n'a plus voix au chapitre et ratatine
le Créateur à le réduire à sa propre effigie.
[….]"
La suite ci-dessous : in « Mon Panthéon 2 »http://www.dieguez-philosophe.com/
Jean Vinatier
SERIATIM
2014
Internautes : Afrique
du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie,
Australie, Bahamas, Bangladesh, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie
Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine
(+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud,
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