Quand on lit les communiqués des différentes chancelleries pro
euro-américaines, on ne cesse pas de s’étonner de l’imprudence de leurs
positions.
Les mouvements contestataires sont nés en Ukraine dès l’annonce par le
Président Ianoukovitch de ne pas signer les accords de rapprochement
commerciaux avec l’Union européenne : ils ont abouti de la manière que
n’on sait, par un putsch. N’en déplaise à certains, mais l’actuelle équipe au pouvoir
n’a, pour l’heure aucune légitimité autre que celle née de la
« rue » alors que le Président Ianoukovitch a été légalement élu. Qu’aurait-on
dit si les Français étaient descendus dans la rue pour dénoncer le traité de
Lisbonne qui biffait leur « non » massif au référendum de 2005 ?
La Russie est-elle belliqueuse ? Pour appuyer cette interrogation,
certains auteurs rappellent l’affaire de la Géorgie en oubliant de mentionner
un tout petit détail : c’est le gouvernement géorgien qui déclara la
guerre à celui de Russie. Le gouvernement Tchécoslovaque, convoquant
l’ambassadeur de la Fédération de Russie, a souligné qu’il avait encore en
mémoire l’intervention de 1968. Là encore, la comparaison n’est pas
supportable. A la différence du mouvement tchécoslovaque écrasé dans le sang et
l’indifférence américaine, le gouvernement russe d’aujourd’hui se contente de
rappeler qu’il protège d’une part, naturellement les Russes et les russophones
et certains cosaques vivant dans la République autonome de Crimée, et dans
l’est industriel de l’Ukraine et, d’autre part, qu’il estime vital pour son bon
gouvernement que la situation intérieure ukrainienne reposa sur la légitimité et
la légalité des dirigeants. Outre cette observation, on ne peut non plus
écarter d’un revers de la main toute l’importance historique et mémorielle de
Kiev dans le passé russe.
La Russie n’est pas belliqueuse et elle l’est infiniment moins que les
Américains (la liste serait trop longue entre aventures militaires catastrophiques
pour les peuples, les assassinats par drones interposés et coups d’Etat sans
oublier l’espionnage à l’échelle industrielle) et certains européens dont la France
qui parait de plus en plus et au fur et à mesure qu’elle rétrécit le budget de
la Défense, partante pour en découdre de l’Afrique à la Syrie en passant qui
sait par la Suisse et l’Ukraine. Il ne sera pas saugrenu de s’interroger sur ce
souci de François Hollande à « guerroyer ».
Nul n’a parlé jusqu’à présent de remettre en cause l’intégrité des
frontières ukrainiennes mais si Bruxelles ne rappelle si fortement c’est d’abord
parce que centre névralgique de l’Union européenne songe, d’abord et avant
tout, non sans inquiétude, au référendum écossais et ensuite, qui sait, à celui
de Catalogne.
Dans cette montée des tensions de part et d’autre, il n’est inutile de
rappeler que derrière l’intégrité des frontières ukrainiennes » se joue la
crédibilité du plan eurasien de la Russie et de ses partenaires à échelle
variable dont, par exemple, la Chine, l’Iran et l’Inde sans omettre une Turquie
de plus en plus entre la girouette et la toupie. Le Président Obama s’est fixé
plusieurs objectifs d’abord signer le premier traité de libre-échange de la zone
Pacifique, puis, dans un second temps celui de la zone atlantique. Le troisième
temps étant celui, en toute logique, de la
zone Eurasie qu’il voudrait sienne, d’où l’importance de l’Ukraine dans son
giron. L’enjeu véritable est là avec les conséquences que l’on imagine et la remontée en puissance de deux
nations impériales, le Japon et l’Allemagne dont l’alliance avec les Etats-Unis
si elle est réelle n’en cache pas moins des espérances toutes égoïstes et qui
pourraient décontenancer les stratèges
du Pentagone. D’un côté, le Japon et une partie de l’Asie du Sud et de l’autre l’Allemagne et son hinterland renouvelé,
élargi à l’Europe du Nord et du Centre.
Sans préjuger des événements à venir, l’intérêt que l’on disait
négligeable pour les élections européennes de la fin mai 2014, prennent d’un
coup une importance vitale. C’est un tournant qui pourrait se faire avec
violence. Question subsidiaire : les habitants de l’Union veulent-ils des
Ukrainiens et vice-versa ?
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM
2014
Internautes : Afrique
du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie,
Australie, Bahamas, Bangladesh, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie
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