"En 2010,
Achille Mbembe, Professeur d’histoire et d’études politiques à l’Université du
Witwatersrand de Johannesburg et à Duke University (Département des études
romanes), avait lancé un appel à la « déclosion du monde », à « sortir de la
nuit de l’identité » et à reconnaître « à tous le droit universel d’hériter du
monde dans son ensemble » afin de rendre possible une « polis
universelle » [1]. L’horizon d’une « pensée-monde » aurait en
outre pour moyens : la relation, le décentrement et l’Ouvert [2]. Encore restait-il
à « liquider l’impensé de la race » [3] et, pour ce faire
pleinement, sans reste, à considérer que l’épuisement du concept (la race) et de
la substance qu’il a créée (la fiction du nègre) est l’affaire de tous et non
des seuls Africains ni des seules personnes à la peau noire dans le monde. À
considérer aussi que c’est une question du temps présent et pas seulement un
résidu du passé.
De ce point de
vue, Critique de la Raison nègre [4], trois ans après Sortir de la grande nuit,
tient parfaitement la promesse de dire et défaire les mots, les contextes et
les « délires » qui ont permis, tout autant que voilé, les douleurs de la
violence raciale. Le projet avait été annoncé déjà dès 2000 dans l’ouvrage De
la postcolonie [5] qui s’en prenait à la « visée destructrice
dont la race est porteuse », dont la mise en esclavage et l’assujettissement
colonial furent les matrices. Mais si De la postcolonie s’intéressait à
la transition post-coloniale, les deux projets suivants et surtout Critique
de la Raison nègre cherchent à monter en universalité, en élargissant les
contextes pris en compte (notamment par une attention nouvelle au cadre de
l’apartheid) et en creusant plus loin dans l’histoire et dans l’inconscient
littéraire les fondements de la fabrique nocturne de l’identité nègre. Dans le
même temps, ce dernier ouvrage cherche aussi dans cette « nuit » même du «
sujet de race » ce qui peut ou a pu non seulement le maintenir en vie mais
aussi le faire aujourd’hui se retourner, se « déclore » (c’est-à-dire sortir de
l’enfermement que la fiction de la race impose à toute tentative de
subjectivation) et ainsi s’inclure dans le projet d’un monde commun dont on
peut dire que la difficulté même de tous les racialisés à s’y inscrire est la
preuve de son état inachevé sinon tout juste embryonnaire.
[....]"
La suite ci-dessous :
http://www.laviedesidees.fr/Au-coeur-de-la-race.html
Jean Vinatier
SERIATIM
2014
Internautes : Afrique
du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie,
Australie, Bahamas, Bangladesh, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie
Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine
(+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud,
Costa-Rica, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats &
Puerto-Rico), Equateur, Ethiopie, Ghana, Gabon, Gambie, Géorgie, Guatemala,
Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Indonésie, Irak, Iran, Islande, Israël,
Jamaïque, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Laos, Liban, Libye, Liechtenstein,
Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie,
Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande,
Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Panama, Pérou, Philippines, Qatar,
République Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, San
Salvador, Saint-Marin, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse,
Syrie, Taiwan, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont
France + DOM-TOM, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon),
Ukraine, Uruguay, Vatican, Venezuela, Vietnam, Yémen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire