Les manifestations interdites à
Paris et à Sarcelles en faveur de la Palestine se déroulèrent avec une grande
violence tandis que celles autorisées en province dont Lyon, ne connurent pas d’incident majeur. C’est
peu dire que l’interdit à manifester, qui ne fut pas, en réalité, joua comme un
électrochoc dévastateur.
Après avoir soutenu sans réserve,
dans un premier temps, l’offensive de guerre de l’armée israélienne dans la
bande de Gaza, le Président de la République a-t-il lui-même soufflé sur les
braises avec un Premier ministre, Manuel Valls qui depuis son discours du
Trocadéro de mars dernier a purement et simplement condamné par avance toute
personne qui contesterait la politique de Tel-Aviv ? C’est un élément qui
joue mais il n’est pas le seul. Règne parmi nos compatriotes à la fois de
confession musulmane et par leurs familles ancestrales d’Afrique et d’Orient,
un mal-être puissant. S’il serait exagéré de dire que cela concerne une grande
majorité, il n’en demeure pas moins que beaucoup ne se sentent pas à l’aise et
ne savent plus s’ils sont intégrés ou bien tenus à demeurer en communauté. Joue
donc pleinement dans ce repli, la situation déplorable des Palestiniens et le
cynisme des nations puissantes qui rappellent toujours le droit à Israël de se
défendre, comme s’il constituait une faveur biblique et le dénient aux
Palestiniens qui eux-aussi appartiennent à un Etat.
Plane cette idée que seuls les
Juifs joueraient d’une protection singulière : tout le gouvernement
français ne se rend-il pas chaque année au dîner du CRIF ? Qu’eux-seuls
auraient le droit de se plaindre et d’obtenir de l’Etat ce qu’ils exigeraient ?
Si la place des juifs dans la société française est importante, ils ne se
situent pas au-dessus de tous les autres. Les Français de confession juive sont
d’abord Français et dans l’histoire ils ont permis à la France de recouvrer une
part très importante de son patrimoine culturel dispersé par les
Révolutionnaires de 1793, de soutenir avec audace nombre de peintres, d’artistes,
ont donné tant de preuves d’amour pour le salut de notre patrie : en un
mot si la France patrimoniale a encore cette splendeur, elle le doit beaucoup à ces familles « israélites »
comme on l’écrivait au XIXe siècle. N’est-ce point un Isaac co-auteur avec
Mallet d’un fameux livre d’histoire qui
accompagna tant de générations d’élèves ? N’est-ce point un Marcel Bloch
co-créateur de l‘Ecole des Annales avec Lucien Febvre qui insuffla un nouveau
grand souffle à l’histoire française ?
Je n’écris pas ces lignes pour
sous-entendre que les Français musulmans ne moqueraient de l’Histoire,
hausseraient les épaules en parcourant Versailles ou Compiègne, qu’ils
bailleraient dans le Louvre. Eux-aussi via leurs parents et ancêtres fournirent
des contingents en nombre (ils n’avaient guère le choix) en 1914, 1939, en Indochine, en Algérie même
et force est de noter que les gouvernements français ne voulurent guère les
honorer : était-ce dans le souci d’oublier « l’Empire » ?
Le malheur a voulu, sans doute, que les nouvelles générations celles des années
70, 80 et ainsi de suite, entrassent dans des écoles dont les maîtres ne cessèrent
plus de renoncer aux valeurs françaises ou républicaines au nom de nouveaux
dogmes Le découpage régulier de l’école via les réformes scolaires, de gauche
comme celles de droite, a brouillé les voies. Le choix retenu au cours des
années de moins favoriser l’intégration que le communautarisme plaidé avec
succès par des universitaires idéologues, a ajouté aux confusions. L’Etat
français parce qu’il voulait et veut correspondre au projet européen du
fédéralisme qui suppose la réduction progressive de la nation au profit, par
exemple, des identités, régionales, linguistiques, a sa part de responsabilité dans
l’état de frustration et surtout de confusion : « Qui suis-je ? ».
Les manifestants de samedi et dimanche se servent de la cause palestinienne
pour parler d’eux-mêmes et se trompent en mettant dans le même sac le
gouvernement israélien avec les Français juifs.
La synagogue et la mosquée
deviennent des symboles lourds, des sortes de « Bastille religieuses »
dotées de « légendes noires » tandis que les églises sont portes
ouvertes à toutes les revendications sans que leur caractère sacré soit défendu
par le gouvernement Valls. C’est peu dire que nous sommes au milieu des
confusions et des rancœurs, un cocktail explosif. Les Français musulmans ne
sont pas des Palestiniens en ce sens qu’ils ne sont pas occupés ou meurtris par
une force qui serait « franco-juive ». Bien des Français d’autres
horizons défendent la cause palestinienne et déplorent la passivité cynique des
Etats-Unis et de l’Union européenne et de certains gouvernements arabes qui
font la morale à Poutine mais laissent un autre Etat agir apparemment en toute
impunité. Ces deux poids deux mesures sont une goutte d’eau au-delà du vase.
Si l’Etat français ne veut plus
que de telles violences s’affichent et s’expriment, alors qu’il fasse, à
nouveau de l’intégration un axe majeur, l’école jouant le rôle fondamental. En
un mot, ne plus bannir l'identité française ou la patrie du langage….
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