Il est
certain, et ce détail a son importance, que l’absence des Etats-Unis (l’Empire
du Potomac) le 9 janvier n’a été d’aucun ombrage pour le Chef de l’Etat :
toutes les lumières se retrouvaient braquées sur lui et, pour une fois, sous un
éclairage plus flatteur. De cet éclair ou nuée de flashs crépitant, l’Elysée en
a-t-il tiré le sentiment qu’une brèche s’ouvrait
dans laquelle pourrait s’engouffrer François Hollande? D’abord vis-à-vis de la
Russie histoire de donner un peu de corps à son impromptu de Moscou de retour
du Kazakhstan, ensuite en direction de l’Allemagne en cessant d’être le gentil
animal au coin de la cheminée, avec Bruxelles et la BCE en dessinant la ligne
rouge à ne pas enfreindre enfin, avec les Français, qui tout batailleurs qu’ils
sont gardent beaucoup de « l’appel du Roi ».
Sommes-nous
à un tournant du quinquennat ? Cette interrogation me remémore ce qu’aurait
pu faire Louis XVI s’il n’avait pas renoncé à aider les patriotes hollandais
(1787/1788) contre leur stathouder et la Prusse, sa non-décision motivée pour
des raisons financières entraîna une crise ministérielle notable et une baisse
réelle du prestige du monarque dans l’armée. Louis XVI intervenant auprès des
patriotes hollandais simplement par le déplacement de quelques régiments, les
événements de juillet 1789 eussent été plus compliqués. De même, si Louis XVI
le jour de la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, qui avait vu son
triomphe, s’était décidé pour un coup politique, la suite révolutionnaire eusse
été plus ardue. Ce rappel historique pour écrire que se présente dans le cours
d’un mandat, divin ou démocratique, une conjonction qui selon son usage ou pas
métamorphose ou, au contraire, enfonce le chef de l’Etat. Ce sont des instants hautement
psychologiques n’obéissant à aucune logique, plutôt à un brusque courant
électrique qui vous traverse tout le corps et vous saisit….
François
Hollande, à la différence de Louis XVI, est un cynique complet, sans adhésion à
la moindre idée, au sentiment, paraissant s’amuser de tout et se moquer des
peurs des uns, des autres : en un sens ce comportement comme détaché de
toute conscience de la réalité le prédisposerait à tourner casaque et opérer le
grand chamboulement. Dans son inconscience, pourquoi ne pas aller vers Vladimir
plutôt que baisser les yeux devant Barak ?
L’atout
majeur de François Hollande est le peuple français : ce même peuple qui se
complait à le décrire ridicule peut lui offrir leurs poitrines si la Franc est
en jeu ! Depuis Bouvines avec les communes surgissant sur le champ de
bataille balayant le corps germanique jusqu’à ce janvier 2015, les exemples
sont là. Il y a donc ce potentiel qui ne demande qu’à être utilisé. Par
instinct le Français respecte la Russie, celle de la résistance aux anglo-saxons,
nos ennemis immémoriaux idem pour le Grec révolté. Par instinct également le
Français exècre le « financier », un fermier général désormais
européen et mondialisé dont la puissance n’est basée que sur l’abus et l’avidité.
Par instinct, le Français, parce qu’il se sait né d’une idée, celle de l’indépendance
vis-à-vis des empires, temporel, spirituel. En un mot tout Chef d’Etat français
a un volcan populaire sous ses pieds….Mais aujourd’hui, s’agit-il de nous
laisser nous réveiller ? S’agit-il de nous laisser reprendre ce qui nous
constitue ? Depuis de longues années, les élites, de droite comme de
gauche, s’entendent à œuvrer à nous défaire de nos habits au nom d’une Europe
tyrannique. Depuis de longues années, le renoncement à toute pensée
géostratégique au nom de l’OTAN fait que nos opérations militaires cessent d’être
celles de la France pour n’être plus que celle de l’intérêt américain. Depuis
de longues années…etc., ainsi se déroule une fin d’Histoire. Les élections de
Nicolas Sarkozy puis de François Hollande semblent culminer la période pendant
laquelle l’élite fait entériner notre abdication via une démocratie dévoyée.
L’actuel
pouvoir est bien plus disposé à censurer le Net via un « cabinet noir »
qu’à revoir l’intégration. Le pouvoir hollandais est d’abord de police, police
de pensée, police sévère pour le peuple et ainsi de suite. Tout le souci de l’exécutif
est d’étouffer dans l’œuf le mouvement des 3700000 sans dents : par peur d’une
révolution ? Non pas même d’une rébellion. Mais le simple fait que de
sentir le volcan bouger sous leurs Testoni et Berlutti les effraient au plus
haut point. Ils veulent bien de la France mais d’une France de musée, d’aire
touristique, de privilèges pour les étrangers…etc. Tout ce qui conduirait à une
résurgence française est honnie.
Sommes-nous
réellement à ce moment carrefour tant le peuple que l’exécutif ? Le
peuple n’a aucune envie de tenir la rue et le pouvoir s’émeut à l’idée que ce
peuple changerait d’avis d’où une course vers les censures diverses, les
interdits de « mot », d »’expression », de « comportement »
alors même que l’on nous serine avec la…liberté d’expression qui n’est rien
sans son socle fondamental celui de penser !
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM
2015
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