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mardi 31 mars 2015

« Les secrets de l’avalanche de milliards de dollars sur l’Égypte par Nasser Kandil « N°3103 9e année



Le contrôle du canal de Suez n’a pas de prix depuis 1869…..

« Du 13 au 15 mars courant s’est tenue à Charm el-Cheikh « la Conférence sur l’avenir de l’Égypte ». Quatre pays du Golfe ont promis des investissements et une aide de 12,5 milliards de dollars, et le Caire aurait signé des contrats d’investissements directs d’un montant de 36,2 milliards. Plusieurs ministres occidentaux ont fait le déplacement, dont le chef de la diplomatie américaine John Kerry [1].
Certains analystes se sont demandé quel était le but de ce soutien financier, éminemment politique, des Pays du Golfe et de l’Occident, notamment des États-Unis. Éviter le rapprochement entre l’Égypte et la Syrie dans leur lutte commune contre le terrorisme et les Frères Musulmans ? Éloigner l’Égypte de la Russie ? Empêcher l’Égypte de jouer son rôle historique dans la région du Moyen-Orient et le Monde arabe ?
Pour M. Nasser Kandil, sans nier toutes ces hypothèses qui pourraient paraître contradictoires, ce qui s’est passé en Égypte est en relation directe avec ce qui se passe actuellement au Yémen [NdT].
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Jean Vinatier
SERIATIM 2015

« La France, l’Europe, le Monde : entretien avec Valéry Giscard d’Estaing » N°3102 9e année



L’entretien accordé par l’ancien Chef de l’État, Valéry Giscard d’Estaing, ne manque pas d’allure même, s’il cède à cette fascination pour le Royaume-Uni qu’il croit inséré en Europe et dont il n’imagine pas l’éloignement…Ce point souligné, tout son propos obéit à un bon sens laissé en jachère par les dirigeants de l’Union européenne. Le Président Giscard d’Estaing plaide, sans le dire, en faveur d’une Europe puissance et dans ce cadre ne craint pas de dire que la Crimée est Russe, que l’Ukraine va droit à la catastrophe, par Américains interposés (c’est moi qui l’ajoute)


« Cet entretien a été conduit par Isabelle Lasserre**
** Rédactrice en chef adjointe au service étranger du Figaro.

Dans ce stimulant entretien exclusif, Valéry Giscard d'Estaing a accepté, pour Politique Internationale, de décrypter les turbulences qui agitent la planète. De la crise ukrainienne au conflit israélo-palestinien en passant par l'avancée de Daech en Irak et en Syrie, l'ancien président livre son interprétation des principaux dossiers du moment. Comme le lecteur s'apprête à le découvrir, celui qui est également le maître d'oeuvre de l'ambitieux projet Europa - la création, au sein de l'UE, d'un ensemble fort et fédératif qui permettra à l'Union de progresser sur la voie tracée il y a soixante ans par les Pères fondateurs (1) - n'a rien perdu de sa profondeur de vues, de sa force de conviction et de son humour.

I. L.

Isabelle Lasserre - Monsieur le Président, quelles sont les principales raisons qui vous ont poussé à concevoir Europa ?


Valéry Giscard d'Estaing - Mon projet repose, d'abord, sur un constat. Dans le monde actuel, caractérisé par la montée des grands États, la France est une puissance moyenne, tant par sa population que par sa taille. Elle a une histoire ancienne très glorieuse qui lui a valu, par le passé, une influence mondiale et une culture toujours vivante. Mais, aujourd'hui, son économie est très affaiblie ; son produit intérieur brut stagne ; et elle est, par surcroît, en cours de désindustrialisation rapide. L'une des raisons principales à cela, en dehors du laxisme économique et financier de sa politique, tient au fait que la trajectoire qu'avaient dessinée les créateurs français de l'Europe, Jean Monnet et Robert Schuman, a été interrompue au début des années 1990. Le traité de Maastricht a été signé en 1992 entre douze États membres, dont les six États fondateurs. Or le système européen s'est brusquement élargi à seize nouveaux États membres, sur un laps de temps relativement court, sans que ses structures aient été adaptées pour accueillir les nouveaux entrants et sans que les objectifs poursuivis par l'Union leur aient été précisés. Lorsqu'il avait été suivi, entre 1950 et 1992, le chemin tracé par les pères de l'Europe avait permis d'obtenir de brillants résultats, en particulier la mise en place d'une monnaie commune. Aujourd'hui, il faut impérativement reprendre la bonne voie. C'est le sens du projet Europa qui permet aux pays qui veulent poursuivre l'intégration européenne d'en franchir de nouvelles étapes.


I. L. - L'Europe manque de leaders charismatiques, de leaders d'envergure. Qui donc peut incarner ce projet Europa ?


V. G. E. - C'est bien le problème. De tels leaders n'existent pas de nos jours. Nous assistons à la fin d'une génération. Avec l'avènement de la société de consommation, les responsables politiques se sont détournés des grands objectifs pour se consacrer à la satisfaction des besoins individuels, à dimensions electorales. Les dirigeants d'exception ont disparu. Certes, on voit apparaître une nouvelle génération dans les élections locales, en Italie, en Pologne et même en France - une nouvelle génération qui produira en son temps des leaders d'envergure internationale. Mais, en attendant, nous pourrions quand même avancer. La carence est avant tout française dans la mesure où toutes les grandes initiatives européennes ont, jusque-là, été proposées par la France. L'Allemagne, elle, s'est plus rarement mobilisée pour fournir des idées. Voilà pourquoi la France devrait aujourd'hui proposer de réunir plus régulièrement le Conseil des chefs d'État de la zone euro et de le doter d'un indispensable secrétaire général, qui devrait être français. L'Europe possède la deuxième monnaie internationale - ce qui, dans un monde en crise, comme on le constate en ce moment avec les secousses du rouble, n'est pas sans importance. Or les plus hauts responsables des États de la zone euro ne se réunissent que rarement, deux fois par an tout au plus. La situation de la France est si faible aujourd'hui qu'elle n'ose plus avancer de propositions audacieuses. Elle traverse une crise de crédibilité. Il lui faut reprendre l'initiative.



I. L. - Ces dernières années, la France a-t-elle commis des erreurs en matière de politique européenne ?


V. G. E. - La principale erreur de la France, c'est de ne pas avoir réalisé les réformes indispensables, qui sont bien connues. L'autre est d'avoir refusé d'appliquer les accords qu'elle a signés et votés dans le domaine budgétaire. Nous refusons l'application du Pacte de stabilité et de croissance (2) et nous demandons des dérogations à nos partenaires pour pouvoir maintenir un déficit budgétaire excessif et accroître encore notre endettement, ce qui constitue pour nous une bombe à retardement dans la perspective confirmée de la hausse des taux d'intérêt américains en 2015 ! Si l'on met de côté la Grèce et l'Italie, la France est, dans ce domaine, le dernier pays du groupe de la zone euro. C'est une erreur grave : elle a affaibli notre crédibilité européenne, qui avait déjà été largement entamée par le non au référendum de 2005 sur la Constitution européenne (3).
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Jean Vinatier
SERIATIM 2015

lundi 30 mars 2015

Trois petits cochons et l’électeur N°3101 9e année

La Ve République désormais l’ombre d’elle-même n’a plus pour l’illustrer que des communicants et des jouisseurs. L’élection reste encore en place mais pour combien de temps ? La destruction totale des idées politiques et de leurs idéologies, maximes et clergés, laisse la place de la scène aux incantations : « République », valeurs républicaines », « mon pays », « peuple de gauche », « l’idée que je me fais ». Ce sont des répliques de théâtre de plus en plus mal jouées….
Le Front national poursuit son maillage, s’approchant du moment où le second tour pourrait lui devenir favorable, l’UMP et ses alliés s’auto-congratulent quand le PS se vent une grande bises en travers de la figure. Et pourtant, rien en change et c’est même bien pis : pensez-donc, revoir Nicolas Sarkozy, le battu de 2012 se présenter comme un recours aurait de quoi refroidir plus d’un citoyen…Le prédécesseur de François Hollande est assez redoutable tant il a la manière de vous persuader qu’il bouge  les lignes alors même qu’il veille à leur immobilité générale. Le successeur de Nicolas Sarkozy, par son cynisme et son indifférence feinte ou pas joue des renoncements et se rassure en adhérent complétement aux injonctions des lobbies, FED et consorts tout en goutant, semble-t-il, au frisson de la guerre et des éliminations ciblées comme le rapporte le journaliste Vincent Nouzille…
Au-delà de ces lignes, François Hollande escompte bien rassembler la gauche, surtout avec des écologistes exsangues et des frondeurs trépignant plus de n’être pas ministrables que hussards. On n’en doute pas il les regroupera….L’actuel exécutif mise sur une guerre intestine UMP et ne verrait pas d’un mauvais œil que Nicolas Sarkozy en triompher étant moins consensuel qu’Alain Juppé….Pendant ce temps-là, les traités transatlantiques poursuivent leur route et nous verrons les dirigeants socialistes et UMP  les signer des deux mains. Quant au Front national, n’est-il pas entre envie de conquête du pouvoir et celui  de la thermite : s’installer tout en laissant les meubles en place et apparemment en état…. ? Trois petits cochons qui jouent au loup sans mesurer que l’électeur, pour toujours inconscient de sa puissance, est le grain de sable. L’élection, et c’est le côté pervers,  légitime une « désouverainisation » alors que l’après démocratie n’a pas trouvé son modèle, l’Etat étant l’obstacle non dépassé.


Jean Vinatier
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dimanche 29 mars 2015

« "Oui, un Internet européen souverain est possible" Louis Pouzin, co-inventeur d'Internet » N°3100 9e année



« Louis Pouzin, 84 ans, co-inventeur d'Internet (protocole de communications réseau TCP/IP) avec Vinton Cerf dans les années 1970, est aujourd'hui président de l'Eurolinc, association experte sur la gouvernance internationale et le multilinguisme d'Internet. Il dirige aussi Open-Root, une alternative "éthique" à l'Icann.

LA TRIBUNE. Pourquoi avez-vous lancé, il y a plus d'un an, Open-Root pour concurrencer l'Icann dans la vente de noms de domaines Internet ?

LOUIS POUZIN. Serait-il acceptable que les États-Unis gèrent l'annuaire mondial de tous les abonnés au téléphone ? Le monopole de l'Icann est une sorte de racket financier, curieusement toléré par les États (sauf la Chine). Les nouvelles extensions génériques « .book », « .credit », « .sport », « .vin » excluent en pratique une délégation à d'autres firmes que des spéculateurs étasuniens capables de débourser 150 millions de dollars pour s'offrir 300 extensions.
Et si une extension est mondialement populaire, elle devient de facto un monopole mondial hors concurrence. D'où les tarifs abusifs et la capacité de sélectionner les clients de domaines sur des critères opaques.
Comme dans le cas des Gafa, ce système est une réplique de la colonisation par les Européens aux 18e et 19e siècles : appropriation des ressources des colonisés (noms), introduction de règles ou de méthodes profitables aux colons, vente aux colonisés de services ou produits (système de noms de domaines, ou DNS)... constitués de leurs propres ressources.
Le modèle Open-Root que j'ai créé est différent de la location auprès de l'Icann de noms de domaine : nos clients achètent et sont propriétaires des extensions qu'ils choisissent (des "registres" au sens Internet) ; ils peuvent alors créer gratuitement les domaines de leur choix. Nous comptons une trentaine de clients, à majorité des organismes sans but lucratif.

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Jean Vinatier
SERIATIM 2015

vendredi 27 mars 2015

Espagne : de l’indignation à l’organisation par Jeanne Moisand » N°3099 9e année



« Le mouvement espagnol Podemos émane-t-il vraiment des Indignés ? Construit en tension sur deux modèles de démocratie (participative et plébiscitaire), Podemos dépend de la confluence d’une multitude de mouvements participatifs locaux et de leurs succès électoraux au cours des mois qui viennent.
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Jean Vinatier
SERIATIM 2015