François
Hollande sait quand il le faut mettre de côté tous les arguments qu’il brandit
quand il s’agit de tancer la Russie afin de quêter ici et là quelques aubaines
mercantiles. Ainsi honora-t-il de sa venue l’émir du Qatar auprès duquel il
obtint une signature d’engagement d’achat de deux douzaines de
« Rafale », qu’il savoura de participer en Arabie Saoudite au conseil
du Golfe où son entourage prit soin de laisser filtrer l’espérance de
méga-contrats avant qu’il ne gagne, après
une escale parisienne, les Antilles d’où il bondit à La Havane. Pas trop vite
parce que Raul Castro rencontrait le Pape François et en sortait transformé
presque à nouveau catholique ! Ainsi le dirigeant castriste passait-il
d’un François souverain pontife à un François baguenaudant et stratège en retombées
politiciennes. François Hollande, dix années plus tôt, se montrait sévère pour
le régime castriste en place qui n’a pas varié d’un iota, aujourd’hui et parce
que les Etats-Unis lèvent lentement et prudemment leur embargo, il se vante, alors, d’être le premier à se
rendre sur cette île.
François
Hollande prépare 2017. Il n’est guère malheureux d’être moqué par les
humoristes, cela distrait l’opinion. Pendant ce temps, par maillage il se revêt
des habits de l’homme de gauche. Ainsi avec l’affaire de l’ambassadeur non
agréé près le Saint-Siège se parerait-il d’une image de laïc rad-soc, de même à
Cuba flatterait-il un électorat socialo-front de gauche…Entre deux habillages,
le business qui lui servira à nourrir
son discours sur la fameuse inversion de la courbe du chômage.
Il y a
dans tous les mouvements hollandais beaucoup de communication mais, peut-être
ne se rend-t-il pas compte qu’il est, en définitive manœuvré par l’émir du
Qatar, par l’Arabie Saoudite et qui sait par Raul Castro lui-même ! Dans
tous ces déplacements, où se loge la politique ? Où est la pensée ? C’est
simple, il n’y en a pas. Par contre les combinaisons sont nombreuses toutes
tournées vers l’intérieur : quelle (petite) histoire concoctée ? François
Hollande n’imagine pas le parti socialiste préférer un autre candidat que
lui-même pour 2017 ? Il tisse donc via une dramatisation du climat
national sur fond de « 11 janvier », Marine Le Pen devenant quasiment
Adolf Hitler : Hollande ou le « nazisme » ? Il n’est guère
surprenant que François Hollande batte la campagne pour vanter la réforme de
Mme Belkacem officialisant le démantèlement de l’Histoire de France, la mise au
rebus des langues anciennes, la suppression de classes franco-allemandes jugées
« élitistes » au nom de l’égalitarisme. Il s’agit de mettre en place
un grand dérangement mental, de perturber durablement l’esprit national masqué
par la mise en place un service « militaire »
adapté, par l’appel à des bénévoles babillards dans les lycées et collèges.
François Hollande et son équipe avancent masqués, disant tout et son contraire,
naviguant au plus près des écueils et ainsi de suite…Il s’agit pour le
Président de faire théâtre. Par ses multiples rôles tente-t-il de mugueter c’est-à-dire
de courtiser et de grappiller. Bien des auteurs ont tort de ne pas le croire
volontaire dans son programme politicien, de même le Président ne compte-t-il pas
un peu trop sur notre ébahissement permanent ?
La
prudence voudrait que l’on se méfie d’un pays aussi conservateur que la France.
1789: révolution conservatrice ? Aujourd’hui, le curseur
va plus à droite emportant dans son sillage un nombre grandissant de gens de
gauche. Une récente étude (j’ai oublié son nom) notait que pour la première
fois les classes moyennes en venaient à souhaiter un « coup d’état laïc et
citoyen », de même que les classes populaires (Ipsos) étaient en quête « d’un
chef ». La fin de la souveraineté française au nom d’une Europe qui n’est
ni un état, ni une puissance souveraine, l’OTAN étant là, enlève tout centre
national à l‘univers spatial et mental des Français. La sympathie envers Marine
Le Pen est proportionnel au dégout des partis actuels, tous acteurs de cette « désouverainisation »
française, d’une identité détricotée. Ni les Etats-Unis, ni le Royaume-Uni, ni
les multinationales ne veulent voir émerger une Europe puissance, un cauchemar
pour eux tous. La question migratoire est symptomatique : le migrant (à double casquette personne
physique et/ou musulman) est
souhaité dans une Union européenne commerciale et consumériste. Le migrant
doit-il être intégré ou occuper un espace géographique où se fonderait sa
communauté? Le sol français est singulièrement
miné.
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM
2015
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