« [….]« Jusqu’à présent », écrit Laurent Lagneau sur
son site (1) « le territoire tchadien avait été épargné par les attaques
terroristes de la mouvance djihadiste. Ce n’est plus le cas : ce 15 juin, deux
attentats suicides ont été commis simultanément contre le commissariat central
de N’Djamena et l’école de police. Selon les témoins sur place, il y aurait au
moins une vingtaine de tués et de nombreux blessés ». Et de relever
l’importance du Tchad « aux côtés des troupes françaises engagés dans
l’opération Serval - le Tchad a pris une part non négligeable aux combats menés
dans l’Adrar des Ifoghas (nord du Mali) contre les djihadistes d’AQMI en
février/mars 2013 » et il est « depuis, il est l’un des principaux
contributeurs à la Mission des Nations unies au Mali (MINUSMA), ce qui vaut à
son contingent d’être particulièrement exposé face aux attaques des groupes
terroristes armés ». Nous l’avons régulièrement suivi ici, le Tchad tient une
position de « verrou » entre plusieurs régions en proie à de graves
troubles intérieurs, Nigeria au sud-ouest, Centrafrique au sud, Libye au nord
sans oublier les deux Soudan à l’est (2).
Et déjà, pour comprendre la dynamique de cette mouvance djihadiste, évoquions-nous
le travail d’un cartographe, Philippe Rekacewicz : un coup d’œil sur une
carte établie en 2007 (carte 1, ouvrons-la) par Philippe Rekacewicz montre
que la situation s’est aggravée dans des territoires simplement instables il y
a sept ans (Nigeria, Centrafrique, Mali, Niger, Cameroun) quand les conflits ne
sont pas éteints dans régions alors soumises à de fortes tensions (Soudan,
République démocratique du Congo, Somalie) écrivions-nous. Sa carte montrait
en effet quelque chose des mouvements qui permettaient de comprendre, au
travers de quelques traits de crayon, des confins de l’Asie (Pakistan) à
l’Atlantique africain (Maroc), de la Russie (Tchétchénie) à la Corne de
l’Afrique (Somalie), la cohérence, la logique, d’actes de violence autrement
que par le simple empilement des nouvelles d’attentats distillées – et
banalisées in fine – au quotidien par la presse. Or ce travail, déjà inscrit
dans la durée a continué à évoluer, nous explique aujourd’hui Philippe
Rekacewicz sur son site (3) au fil d’une réflexion qu’il nous invite à
partager.
[….]
La suite ci-dessous :
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