Les cérémonies autour de Waterloo
célèbrent naturellement, en 1815 la
défaite de la France révolutionnaire dans le moment où se tenait le congrès de
Vienne dont l’objectif premier et fondamental était le rétablissement du
principe de légitimité, légitimité déniée à Napoléon Ier. Certains s’étonnèrent
de la décision belge de créer un euro à l’effigie de cet événement, oubliant
que ce royaume était une volonté britannique : le duc de Wellington ne
reçut-il pas le titre de Prince de Waterloo ainsi que les terres…. !
Voir les souverains du
Royaume-Uni (prince de Galles), des Provinces-Unies, de Belgique, d’un
représentant allemand (Prusse) joindre leurs mains pour débuter les festivités
n’étaient qu’un rappel de ce qu’avait été Waterloo. La France ne tint pas à y
assister, ce qui était juste mais ironique alors même que son gouvernement ne
cesse pas d’encourager une Union européenne qui la rabaisse et la gomme par de
multiples zébrures.
Sans doute aurait-il été plus
consensuel de se rappeler le congrès de Vienne (1814-1815) qui fonda un ordre
européen qui tint vaille que vaille jusqu’en 1914. Les différents publics
auraient pu apprendre que l’Union européenne n’était en rien la première
expérience d’une œuvre commune et combien face aux royautés restaurées et
réaffirmées, le poids grandissement du nationalisme finirait par les engloutir
dans une boucherie générale de quatre années terribles, au terme desquelles
naquit, non pas une seconde Europe européenne mais une première Europe placée
sous l’égide de principes anglo-américains : elle dura vingt –ans. Nous
connaissons la suite, l’Europe ne cessant plus de se conformer aux volontés d’Outre-Atlantique,
hors la parenthèse gaullienne….Peut-être, sommes-nous, aujourd’hui, à la veille
de grands bouleversements ou de sévères agitations. Quoi qu’il en soit,
Waterloo reste bien, selon le mot de Victor Hugo, une morne plaine…. Européenne.
Jean Vinatier
SERIATIM 2015
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