C’est peu dire que dans l’empire
du Potomac, on n’a que très peu goûté le désordre européen qui a amené à
l’accord au matin du 13juillet, accord auquel, personne ne croit sauf François
Hollande !
Christine Lagarde, qui fut un
faucon parmi les faucons contre le gouvernement Tsipras, a évolué depuis le
début de juillet et son institution prônerait
un allégement de la dette et pourquoi son effacement ! Derrière
Christine Lagarde se trouve le gouvernement américain : candidate à un
second mandat, son écoute des recommandations de la Maison Blanche n’en sera
que plus grande. Au-delà de cette institution fermement tenue par qui l’on
sait, Barack Obama s’inquiète de trois points : l’Ukraine, le Grexit, la ratification
du traité transatlantique par tous les gouvernements européens.
Que la Vouli approuve ou non l’accord
du 13 juillet, l’on sait qu’en l’état il faudra tout remettre sur le tapis dès
le mois de septembre en ayant l’assurance de la constante fixation allemande
sur le cas grec. L’empire du Potomac a besoin de l’ordre européen ou à tout le
moins de son exacte obéissance pour assurer la réalisation de sa politique étrangère
et bien mettre en forme l’affrontement contre la Russie et la Chine. FMI ou
pas, le dollar risque bel et bien d’affluer de telle manière que Berlin se
taira sauf à opérer un revirement politique en direction de Moscou mais le
doute est très permis.
Une fois encore, l’Union
européenne et la zone euro auront apporté la preuve de leur incapacité séparée
ou commune à gérer de façon positive un dossier. On se souvient de la question
du Kosovo qui se termina par l’implantation de la plus vaste base militaire US
en Europe (Bonsdsteel), l’ambassadeur américain choisissant lui-même qui sera
le chef d’État de cet État fantoche. Rebelote avec l’Ukraine où l’Union
européenne n’a pas assumé l’objectif d’attacher ce pays à la sphère
occidentale. Aujourd’hui Washington y déploie forces armées, armements, paie
les salaires de ses collabos, ainsi à Odessa avec l’ex-président géorgien Saakaschwili.
L’Ukraine est en faillite, en pleine décomposition à l’est et depuis peu à l’ouest.
Tous les ingrédients sont réunis pour que nous ayons une seconde « Yougoslavie
implosée » : un chaos dont les États-Unis s’accommodent bien :
regardons l’Irak, l’Afghanistan, la Libye. Pour Washington le contrat gazier
entre Athènes et Moscou a été une ligne rouge qu’il convient, désormais, de
biffer : en aucun cas une base russe ne devrait s’installer en Grèce, pays
membre de l’OTAN. Donc pas question d’un
GREXIT. Parallèlement, la Maison Blanche essaie de balayer toute influence russe
dans les Balkans : ainsi, via les partisans de la Grande-Albanie le
gouvernement macédonien a été à deux doigts d’être renversé. Son tort,
permettre le passage du gazoduc russe. Le territoire européen doit être verrouillé
pour les plus stricts intérêts de Washington.
L’Europe se résume à n’être qu’une
base ou rampe de lancement géostratégique d’une tierce puissance.
Jean Vinatier
SERIATIM 2015
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