Les médias ont rapidement balayé
les plans B et C d’Alexis Tsipras qui prévoyaient d’en appeler à la Russie
(plan B), à la Chine (plan C) afin de soutenir la sortie de la Grèce de la zone
euro. Il a été dit que Moscou et Pékin ne donnèrent pas suite à cette demande
successive, une déconvenue entraînant le Premier ministre grec dans une
acceptation totale des exigences de la Troïka.
Quelle est la part du vrai et de
l’inexact ? Faute d’être la petite souris, nous sommes réduits à
l’expectative. Si, dans Seriatim il a été suggéré qu’un avenir pouvait se
découvrir dans le cas d’une sortie de la Grèce de la zone euro, il ne faut pas
oublier que les joueurs d’échec et de go, russe et chinois, ont également leur
part respective de vision et de calcul, stratégique, tactique. Il est
vraisemblable que la Russie et la Chine ne considèrent pas le plan européen
comme solide : Athènes vient de solliciter, une fois encore une aide
auprès du FMI ! En Allemagne, nombreuses sont les critiques à l’encontre
d’Angela Merkel pour sa faiblesse. Si l’on résumait, seule la France de
François l’Audacieux se réjouirait de l’accord intervenu et n’y verrait la
moindre défaillance à terme.
A la vérité, l’accord du 13
juillet, fut un non-choix et le fut, initié et commandé par une puissance
étrangère, les Etats-Unis, effrayés de voir s’avancer la Russie en Europe
orientale via la Grèce. Cet accord ne fut pas européen mais américain. Si
Berlin avait gardé sa logique et avec, l’Europe « hanséatique », à
tort ou à raison, nous eussions vu ce choix comme le fait d’une puissance de l’Europe
avec sa zone d’influence, agissant selon ses intérêts propres. Au lieu de quoi,
nous eûmes une soumission. Quant à la Grèce sollicitant l’aide de la Russie et
de la Chine, il a manqué une volonté révolutionnaire, ce qu’attendaient
précisément les deux puissances, ce franchissement du Rubicon en dépit du
danger. En un mot, Alexis Tsipras n’était pas vu comme volontaire mais
velléitaire. Ces événements n’empêchèrent pas Vladimir Poutine d’en jouer avec
Barack Obama afin d’avancer ses propres pions dans les affaires :
iranienne, syrienne, ukrainienne. Comme il a été écrit dans Seriatim, la Grèce
est depuis longtemps une boule dans le jeu géopolitique et les BRICS font comme
les Rois de France dans la forêt d’Halatte, ils se placent sur le mont Pagnotte
d’où ils peuvent regarder la chasse sans y participer…..
Jean Vinatier
Seriatim2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire