Où sera la Grèce d’ici quelques
jours ? Pour l’heure l’exécutif français débute une campagne de
communication sur deux niveaux : le premier en direction des Français, le
second en direction des partis à gauche. De l’autre côté du Rhin, la
chancelière allemande doit également se prémunir de toute attaque et entame,
elle-aussi, un verrouillage publicitaire de son action. Tant à Paris qu’à
Berlin, nul ne doit être pris en défaut : que la Grèce reste ou parte,
Berlin et Paris n’auront eu de cesse jusqu’au dernier moment la défense de
l’Europe. Dans cet épisode la Grèce passe de coupable à celui de victime
expiatoire. Les dirigeants européens, tous dépourvus de vision, ont l’esprit madré et roué qui les dégage de
toute remise en cause.
A Paris, l’exécutif entendait faire
de la question grecque une occasion de montrer à l’ensemble des partis à gauche
combien il était sur leur longueur d’onde
surtout pour la campagne présidentielle de 2017. Manuel Valls aurait dû faire
sourire quand il parla du respect de la voix des peuples alors même que son
parti biffa le référendum de 2005. C’est donc avec une hypocrisie assumée et un
brin de fébrilité mais la main gauche maitrisée que Manuel Valls se découvrit
une allure en insistant sur le maintien possible de la Grèce dans la zone euro.
En direction des Français, et c’est
là le discours de François Hollande, il s’agissait de les préparer à une sortie
éventuelle de la Grèce de la zone euro. Là aussi le Président de la République,
à la veille du 14 juillet, se devait d’être le plus rassembleur et commandeur.
Même si l’on n’est que dans la manœuvre de communication, l’opinion publique
est d’abord sensible à l’émotion sur laquelle on la place pour la conduire. L’opposition
trop partisane de l’expulsion de la Grèce pour contrebalancer l’exécutif :
elle permet donc à François Hollande de manœuvrer sans trop de gêne. Quant à Marine
Le Pen, comparée à Syriza par Emmanuel Macron, décidément toujours novice,
elle bénéficie sans risque politique à tenir un discours toujours identique qui
l’assure d’une popularité et d’une droiture politique.
Ainsi quoique qu’il advienne,
tout resterait en place……
Jean Vinatier
SERIATIM 2015
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