Le grand reproche fait à
l’élection intervenue en Catalogne ce dimanche serait de reposer sur un seul
pied : la majorité en sièges et non en voix. A Paris, Mme Hidalgo est dans
la même situation : majoritaire en sièges (coalition), minoritaire en
voix : est-elle empêchée de commettre toutes les nuisances, de se rêver
« reine-maire » ? Non.
Quand les colonies du Canada
méridional rédigèrent la déclaration d‘Indépendance de 1776 : les
représentants des Treize colonies étaient-ils majoritaires en voix ? Non.
Firent-ils un référendum ? Non. Ils désignèrent des représentants qui se
réunirent en congrès. A la fin de la
guerre d’Indépendance, l’exode des fidèles à la Couronne anglaise correspondit,
dans certaines colonies, à presque 50% de la population d’alors, la quasi-totalité
des universitaires et étudiants se rendirent au Canada.
La bienpensance insiste sur
l’opposition de l’Espagne à accepter cette indépendance. D’abord, on connaît
peu de cas dans l’Histoire d’une nation-mère acceptant d’un pied léger
l’indépendance d’une partie de son empire. Ensuite, s’il fallait que les
indépendantistes attendent que la Couronne décide d’opiner en leur faveur,
gageons que peu de pays nouveaux seraient nés. Les colonies sud-américaines
déclarèrent unilatéralement leur séparation d’avec l’Espagne.
On met en doute la capacité du
leader catalan, Arthur Mas à conduire son peuple vers l’indépendance. Une fois
encore l’Histoire est riche de ces parcours dangereux qui conduisent vers les
indépendances, les dirigeants changeant souvent. Ce qui compte c’est la
dynamique, la solidité du groupe convaincu de réussir quels que soient les
obstacles et le sang versé. Question : les Catalans seraient-ils prêts à le
verser pour être indépendants ? La réponse serait intéressante.
Dernier point, l’indépendance
catalane pourrait dans un premier temps prendre la forme d’une union
personnelle avec la Couronne ce qui maintiendrait l’unité Espagnole et permettrait
à Bruxelles de combler le cas d’une région faisant sécession.
Jean Vinatier
Seriatim2015
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