Jeremy Corbyn vient d’être
triomphalement élu à la tête du Labour malgré les offensives désespérées de
Tony Blair, l’apôtre du New Labour et figure de référence du parti socialiste
français. Le même jour, le premier ministre écossais, Mme Sturgeon souhaite l’organisation
d’un second référendum le plus rapidement possible. La consultation populaire
sur le maintien ou non du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne promet de n’être
pas une sinécure. L’Ecosse est une épée de Damoclès au-dessus du pouvoir
britannique : Edimbourg l’a bien compris.
De Syriza à Podemos en passant
par le Front de gauche, une gauche applaudit la victoire de Jeremy Corbyn sans
s’apercevoir que le caractère anglais dans sa vie politique est tout à fait
singulier. Le politique anglais est rompu à tout sauf à céder sur sa qualité d’Anglais,
une donnée incontournable et une énigme pour les continentaux que nous sommes. Certains
se flattent de la républicanité de Jeremy Corbyn : s’il devenait Premier
ministre, il serait « gaga » de la Reine !
D’une manière générale la gauche
en Europe s’englue : sans parler du PS véritable passoire et d’une
veulerie complète, ni même du Front de gauche qui n’en finit pas de jouer à la
toupie, Alexis Tsipras n’a-t-il pas capitulé le 13 juillet sans avoir combattu?
Quant à Podemos, la question catalane pourrait bien briser son élan et/ou favoriser
des scissions. Jusqu’à présent, nous eûmes une gauche récalcitrante à l’élan
révolutionnaire. Elle n’est pas même rebelle. Elle est surtout mécontente. Très
embourgeoisée, craintive devant les temples de l’Argent, fascinée, qui sait,
par certains marchands du temple, elle rêve de meilleur monde alors même qu’elle
n’a plus une seule utopie. Christine Lagarde ne s’enthousiasme-t-elle pas pour
le ministre Macron ? Ne lui souhaite-t-elle pas des tas de lois à son
effigie ? La gauche prend les fourches caudines pour des arcs de triomphe
et fait les pantomimes festives. La mondialisation l’a évidée. La gauche me
fait penser au destin des Tetricus, père et fils : premiers empereurs
gaulois dressés contre Rome. Après quelques luttes, ils mirent en scène une reddition
et devinrent…romains !
Jean Vinatier
Seriatim2015
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