« « La
semaine dernière », écrit l’éditorialiste du Figaro Ivan
Rioufol sur son blog, « le Point s’émerveillait de
L’incroyable Madame Merkel, tandis que le Monde lui promettait le
prix Nobel de la Paix ». Rares sont cependant les analyses après
la « volte-face » de la chancelière, « qui a décidé
dimanche de rétablir des contrôles aux frontières de son pays envahi, signe de
sa légèreté initiale (…) » (1). Comme peu nombreuses avaient été les
réflexions sur les raisons de la « générosité » allemande. Romaric
Godin, pour la Tribune, relevait bien que « l’occasion était
trop belle pour la chancelière de redorer le blason de son pays »,
afin de « faire oublier l’indifférence complète qui a
prévalu – et qui prévaut encore largement – concernant la
gestion de la crise migratoire par les deux principaux pays
frontaliers, l’Italie et la Grèce ». De plus, ajoutait-il, «
c’est aussi une manière de faire oublier que l’Allemagne ne participe
pas aux actions militaires sur le terrain et a toujours refusé d’y
participer » (2). Dans ce domaine, nous le savons en effet, c’est
la France qui assume l’essentiel du poids financier et humain du combat
destiné à empêcher par exemple, jusqu’ici avec succès, l’établissement d’un état
proto-islamique en Afrique sub-saharienne.
C’est-à-dire, et nous le relevions ici en avril
dernier (3), l’apparition d’un afflux supplémentaire de migrants vers les côtes
européennes. Ni le rapport des députés François Loncle (PS) et Pierre Lellouche
(UMP), ni la réunion en « urgence » (!) des chefs d’Etat de l’UE le 23 avril
2015 n’ont rien changé – pas plus que les appels répétés du ministre de la
Défense, Jean-Yves Le Drian à plus de solidarité (« Le fardeau de la
sécurité européenne n’est pas équitablement réparti. La France continuera à y
prendre sa part, mais seulement une part. Nous attendons que nos partenaires
soient également au rendez-vous », disait-t-il à Riga, en février
dernier (4)). Pas plus que n’a eu de suite sa proposition « d’exclure les
dépenses militaires du déficit » français (5). La France est pour l’heure
inaudible.
Pourquoi donc ce concert de louanges quand
l’Allemagne, sans concertation aucune avec des voisins qu’elle déstabilise,
ouvre une boîte de Pandore en décidant d’un plan de 6 milliards d’euros (« 60%
des dépenses supplémentaires prévues initialement dans le budget fédéral de
2016 », rappelle Romaric Godin) pour accueillir 800 000 migrants (qui
seront in fine un million sinon plus) ?
[….] »
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim2015
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