Le documentaire de ce soir
diffusé sur FR3 n’était ni si anodin, ni si superficiel. Le fil des images a
bien illustré l’installation de Versailles dans l’imaginaire de la souveraineté
et de la majesté que tout exécutif se devait d’afficher. La grande victoire du
choix fondateur de Versailles par Louis XIV a largement survolé les siècles
jusqu’à la dernière décennie du IIe millénaire. Depuis, et ce n’est pas un
hasard, au fur et à mesure que notre souveraineté est déléguée, avec ou sans
notre accord, à Bruxelles, l’intérêt pour l’exécutif français à maintenir une
vitrine magnifique et puissante de notre nation s’étiole. Le commentaire a bien
insisté sur l’affirmation de la France dans le palais de nos Rois mais dès lors
qu’elle était retirée de la majesté, s’entrouvrait assez rapidement une autre
période où les marchands d’artistes investiraient les jardins de Louis XIV. Comme
toujours avec « l’art » contemporain, qui fait mine de dire que grâce
à lui se perpétue un chef d’œuvre architectural alors même que c’est l’inverse,
l’on voit se profiler d’autres marchands et d’ici dix ans, au nom du renom de
Versailles, épicerie de luxe et hôtel!
Le faste et les élégances qui culminèrent
avec les visites de la Reine Elisabeth II et le couple Kennedy sont, désormais
dans l’Histoire. Les belles tenues tant des hommes que des femmes, les
révérences et les courtoisies, bref, une étiquette française sachant allier le goût
avec la diplomatie et la politique. Aujourd’hui, la France n’est plus en
capacité de copier ce qui fut et moins encore de comprendre ce que c’était d’être
en souveraineté. Nos élus ne sont plus que des théâtreux. Le sommet sur le
climat se tiendra à Paris dans la seule langue anglaise, paralysant quasiment les
parisiens au nom de pas grand-chose et de beaucoup de bruits, de fumées
malsaines. Versailles était un climat, il n’est plus. De Versailles à Paris ou
du vagin de la reine au plug de Vendôme, c’est toute la réduction que l’on propose
aux publics que les auteurs espèrent de plus en plus imbécile avec ce qu’il
faut de vaniteux commanditaires/clients de leurs illusions.
Jean Vinatier
Seriatim2015
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