Un impeccable éditorial d’Alexandre Gady,
Président de la SPPEF (Société Pour le Protection des Paysages et de l’Esthétique
de la France)
« 2015 restera comme une année difficile pour le patrimoine :
affaire de la Samaritaine, qui ouvre la voie à une lecture laxiste du plu de
Paris en matière de constructions neuves dans le centre ancien ; permis
délivrés pour l’extension de Roland-Garros dans un jardin classé, quand tout
démontre l’inanité du projet de la fft ; vote en première lecture, le 6 octobre
dernier, d’une loi mal ficelée sur le patrimoine, qui détricote doucement notre
héritage législatif ; ventes sans logique de biens nationaux par
France-Domaine, ce mauvais gestionnaire dénoncé par la Cour des Comptes ; projet
insensé de climatiser le corps central de Versailles, qui se poursuit sans
tenir compte des risques archéologiques pour le monument… Les sujets de
préoccupation ne manquent pas, pour ne rien dire de la folle accélération de la
politique éolienne, aussi inutile pour le développement durable que nuisible
pour la beauté de nos paysages. Que d’espoirs déçus !
Il n’est pas inutile d’y réfléchir : « tout ce qui ne tue pas rend plus
fort », selon la célèbre formule de Nietzsche. Nos combats sont-ils mauvais ?
notre doctrine fausse ? Nos méthodes inadaptées ? Certes pas. En réalité, ce
qui transparaît avec force, c’est le dérèglement profond de la société
française, qui traverse une crise sans précédent. Problèmes qui dépassent de
loin la question économique, certes obsédante, comme le patrimoine le montre
bien, à une échelle réduite mais signifiante. Les obstacles que nous
rencontrons touchent en fait au fonctionnement de notre système démocratique,
diagnostic sans cesse posé, sans résultat.
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim2015
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