« Tunisie, Libye,
Egypte, Syrie, Ukraine : ces cinq Etats ont accouché, à partir de 2011, de
mouvements « révolutionnaires » plus ou moins spontanés, plus ou
moins nationaux, qui devaient tous transformer leur pays et améliorer la
situation. Aujourd'hui, force est de constater leur échec complet. Certes, il
ne fait aucun doute que les régimes objets de la vindicte populaire aient été
autoritaires ou dictatoriaux, policiers ou répressifs et, pour la plupart,
corrompus. C'est une réalité. La contestation et les aspirations au changement
étaient donc tout à fait légitimes. Mais nous avons montré que la spontanéité
de ces « révolutions » était largement factice[2] et que celles-ci s'inscrivaient dans une stratégie
conçue outre-Atlantique afin d'installer les Frères musulmans au pouvoir
partout au Moyen-Orient. Nul ne peut nier non plus que ces
« révolutions » n'ont connu succès et retentissement que dans les
pays où les régimes en place déplaisaient à Washington. Aucun allié des
Américains - notamment l'Arabie saoudite et le Qatar - n'a connu de tels
phénomènes et la révolution populaire au Bahrein a été réprimée dans le sang
sans que l'Occident ne trouve quoi que ce soit à y redire. Deux poids, deux
mesures.
Qu'en est-il quatre ans plus tard ? A quoi ont servi ces
révolutions ? Force est de constater qu'elles n'ont servi à rien. Si la
vie quotidienne n'était pas idyllique auparavant dans tous ces pays, la
situation est aujourd'hui bien pire - à l'exception notable de l'Egypte - que
celle qui existait avant 2011 : ces Etats sont durablement désorganisés,
détruits, divisés. Les conséquences de ces révolutions ont été l'expansion de
l'insécurité (guerre civile, terrorisme) et de la criminalité (assassinats,
enlèvements, trafic d'armes, etc.), l'effondrement économique (cessation
d'activités, départ des entreprises étrangères, destruction des
infrastructures, etc.) et l'exode des populations (départ de travailleurs
étrangers, réfugiés, migration vers l'Europe), l'expulsion des minorités
religieuses (principalement chrétiennes) et la destruction de sites inscrits au
patrimoine mondial de l'humanité.
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim2015
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