Le PS et les Républicains faisant
face au Front National ne laissent apparemment aucune place pour l’apparition d’une
troisième force. Les démarches de Jean-Pierre Chevènement, ex-président du
Mouvement des Citoyens, qui tenta, en 2015, de nouer des contacts avec le
dirigeant de « Debout la France » puis une union des « souverainistes
allant de Jean-Luc Mélenchon à Nicolas Dupont-Aignan échouèrent. Il y a plus de
points en commun entre l’ancien ministre de François Mitterrand et le
souverainiste Dupont-Aignan gaulliste de gauche à l’instar des Jacques
Chaban-Delmas, Jean Charbonnel, Philippe Dechartre, Jacques Dauer qu’avec le
leader de parti de gauche tout à fait acquis au principe de la mondialisation. Les
trois sont desservis par la faiblesse de chacun de leur parti (ou ex), d’une visibilité
médiatique trompeuse et d’une popularité limitée. Dans les démarches de
Jean-Pierre Chevènement, on relève, une fois encore, sa manie de la combinaison
socialiste qui ne fonctionne pas et lui avait, déjà couté en 2002, un
effondrement dans les intentions de vote alors même qu’il avait atteint 15%.
Pourtant, ces essais, pour l’heure,
infructueux ne dessineraient-ils pas, cependant, une faille entre le marteau et
l’enclume ?
L’intérêt n’est donc pas de
savoir si les hommes sont crédibles ou pas mais de mettre en avant et donc de rendre
publique l’idée selon laquelle, il existerait pour les citoyens français
désireux d’accorder leurs suffrages à un parti de gouvernement et non plus
seulement d’être au premier tour des protestataires, une voie, étroite mais
possible.
La question est de savoir comment
pourrait émerger une troisième force ? Très souvent l’impact de la situation
intérieure jouera un rôle important (situation économique, taux de chômage,
questions sécuritaires…etc.) mais le chemin vers 2017, via le référendum
britannique, l’arrivée du traité transatlantique, la question turque, les problématiques
migratoires, sera, inévitablement occupé par les remontées identitaires. La
conjonction entre une situation intérieure, des évolutions extérieures et des
fédérations de partis pro-européens (pro : américain, otanien,
néoconservateur, libéral) au sein de l’Union, serait-elle le signal d’une
montée en puissance soudaine d’une troisième force ? Si d’ici là, le Front
national ne réussissait pas à opérer un aggiornamento, s’ouvrirait un champ
politique pour une troisième force décisive et, pour l’ores, très difficile à
diaboliser puisque ne surgissant pas de l’extrémité de l’échiquier !
L’ennui ne saisit-il pas les
Français qui devinent bien qu’en cas d’insuccès assuré de François Hollande, Alain
Juppé, par un coup de baguette magique, serait adoubé et loué parmi les biens
pensants à gauche, à droite, au centre ? Si l’entrée sur la scène de cette
force surprise avait une raison, ce serait celle-là. Mais quid des hommes et
femmes ? Faudrait-il des tristes circonstances qui feraient suite aux douloureux
événements eux-mêmes issus d’un fâcheux hasard et d’une malheureuse conjoncture
pour qu’enfin s’ouvrent de nouvelles écluses démocratiques ?
Jean Vinatier
Seriatim2015
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