Christiane Taubira n’est plus
Garde des Sceaux, ni même ministre de la Justice : soulagement pour
certains, déception pour quelques-uns, elle s’offre la coquetterie de partir
sur un « désaccord majeur », un choix qui devrait lui ouvrir en grand
les portes d’une candidature des partis de gauche pour la prochaine campagne
présidentielle des 2017. Indépendantiste convaincue, appliquant avec
vigueur le choix de François Hollande d’imposer le mariage pour tous et
imposant la légalisation de fait de la GPA et de la PMA, un acte destructeur. C’est
peu dire qu’elle dirigea contre elle une large part de la société française.
Ses dispositions pénales jugées laxistes comme celles qu’elle entendait
inscrire à l’ordre du jour en faveur des mineurs ont ajouté au courroux
général. L’affaire de la déchéance de nationalité, sujet sur lequel elle avait
dit toute son opposition a-t-elle été véritablement la goutte d’eau de trop ?
François Hollande et Manuel Valls
feront une campagne axée à droite ou plus exactement sur un consensus regroupant
l’ensemble des pro-europe, pro-otaniens, pro-libéraux, mordant, pensent-ils sur
l’électorat de la droite afin de n’avoir en face que la seule Marine Le Pen….Dans
ce cadre-là, évacuer Mme Taubira devenait une nécessité et même une logique
pour les discours sécuritaires à venir. Son successeur, Jean-Jacques Urvoas,
ex-partisan de Strauss-Kahn et toujours fidèle de Manuel Valls est l’exact
opposé de la Garde des Sceaux : ne suggéra-t-il pas de fusionner les
ministères de l’Intérieur et de la Justice ? Homme d’ordre, nous dit-on
déjà. Il sera bien question d’ordre dans les semaines et mois à venir :
traité transatlantique, retour complet de la France dans l’OTAN, maintien de l’hostilité
envers la Russie, louvoiement en Syrie, béatitude devant l’Arabie Saoudite et
bien sûr, un risque, à nouveau très élevé, d’attentat. Le conditionnement des
citoyens français sera donc très ferme et dur. Se mettra en place, bientôt, une
nouvelle équipe ministérielle toute entière dédiée à l’ordre, à la sécurité, à
l’austérité afin de rassurer Bruxelles, satisfaire l’empereur du Potomac. Mme
Taubira faisait désordre rendant peu lisible la nouvelle voie présidentielle :
quoi de mieux que de la précipiter hors
du ministère dès lors qu’elle n’adhérait pas au projet de loi sur la déchéance
de nationalité ? Chacun y trouverait-il son compte, la ministre, tout en étant toujours favorable à l’idéologie officielle,
gardant sa
posture qui sut enthousiasmer les étudiants d’HEC Montréal et François
Hollande, désormais, dans un complet veston qu’il espère, un jour, tomber
droit. Pendant ce temps, Julie Gayet fait du cinéma Bobo et s’amuse pendant la
Fashion week…..
Jean Vinatier
Seriatim2016