Depuis l’épiphanie, les places
boursières sont secouées par différentes nouvelles : terrorisme,
migrations de moins en moins contrôlées, cours du pétrole, prudente remontée
des taux, conflit entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, mesures chinoises adoptées
pour conjurer des paniques sur leurs propres places financières et ainsi de
suite. Mme Lagarde et la banque mondiale rappellent que les perspectives de
croissance doivent être revues avec plus de pondération…etc. Pour l’heure, un
coupable est désigné : Chine.
S’il est évident que tous ces
pays émergents, membres des BRICS entrent dans une seconde phase de leur
développement, phase qui ferait la place plus grande aux aménagements
structurels de leur économie intérieure, excluant par là-même un certain nombre
d’acteurs étrangers, il apparait surtout que les banques et autres fonds d’investissement,
après avoir tout entrepris pour empêcher, raboter toute réforme de la finance
et enchainer pavane sur pavane à chaque annonce de non hausse des taux de la
FED, ont, par leur action propre, accentué tous les déséquilibres sans jamais
agir ou seulement à la marge sur la croissance, croissance dont ces messieurs
ne cessèrent jamais de l’évoquer afin de jouir un peu plus de cette planche à
billets.
Crise financière il y a mais il
faut y ajouter la géopolitique où la monnaie a toute sa place. La Chine entend
récupérer son espace naturel qu’elle occupa jusqu’à ce que les Anglais, pour
asseoir leur monopole sur le thé, entreprennent d’inonder l’Empire céleste d’opium
dont le résultat fut les traités inégaux. La longue déchéance chinoise tout le
long du XIXe siècle, les guerres, intestines puis civiles (1916-1949) sont dans
toutes les mémoires et comptent encore pour beaucoup dans les ambitions du PC.
La Chine a servi le monde, a permis à ce monde de se croire une fois de plus
dans une phase ascensionnelle mais Pékin ne perdit jamais de vue son avenir
lequel se heurterait volontairement ou pas, notamment, au messianisme
américain. Il y a, en ce moment, une guerre entre les monnaies comme le pétrole
est, lui-même, un instrument de pouvoir entre des Etats, fussent-ils alliés
(exemple : Arabie Saoudite/Etats-Unis). Les dirigeants chinois regardent
depuis bien longtemps les Européens suivre le doigt sur la couture les
orientations de la politique outre-Atlantique, de même voient-ils Washington
escompter une plus grande aire mercantile et géostratégique, via le traité dit
(rire) de libre échange Pacifique.
Le maillon faible est en réalité
partout. C’est le monde des hommes lui-même qui est le maillon faible. Nous
sommes plus de six milliards de poissons rouges à tourner en rond dans un
aquarium : c’est une première. En sommes-nous conscients ? Les
progrès technologiques sont certes incessants mais en quoi servent-ils à nous
dépasser et, surtout, en quoi nous permettent-ils d’aller au-delà de l’aquarium ?
Mourrons-nous étouffés ?
Jean Vinatier
Seriatim2016
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