Tous les services action de
puissances, européenne et américaine, traînent leurs guêtres sur le sol libyen. La Maison Blanche aurait
donné son aval à l’intervention militaire. Le problème majeur est que la Libye
n’a pas un gouvernement représentatif et que trois parlements se disputent une
souveraineté. En décembre dernier au Maroc, les futurs coalisés crurent
l’affaire combinée puisque un accord y fut signé…avant d’être dénoncé quelques
jours plus tard. Ce gouvernement, à la fois fantoche et de comédie, était
l’élément clef de la pièce médiatique à servir aux médias lesquels, ensuite, se
tourneraient vers nous, les sans-dents, pour nous taire. Si la coalition ne
voulait apparaître comme une force étrangère débarquant selon son « bon
plaisir », l’existence d’un exécutif même de carton-pâte, était
indispensable. Aujourd’hui, en février 2016, rien de cela n’existe. Cet
obstacle serait donc balayé par l’empire du Potomac : à la place du
soutien représentatif, il aurait été convenu de s’entendre avec les Frères
musulmans et autres groupes affilés aux différentes sortes de djihadistes. En
somme, les euro-américains accompliraient en Libye ce qu’ils ne purent mener à
leur terme en Syrie à savoir engager des cohortes d’extrémistes, les habiller
en rebelles, les appeler « libres » ou « démocrates » ! Comme le
répétait l’inénarrable Laurent Fabius « Al-nosra fait du bon
boulot » ! Mais en Libye, il sera tout de même très compliqué de
faire d’un djihadiste un rebelle libre et d’asséner, à nous les moutons, que
l’indigène, ici le Libyen, est un tyran de fait !
L’idée que Daesh et Boko-Aram
établissent un front uni terrorise les bien-pensants, les Européens s’affolent,
à juste titre, d’un débarquement massif d’un million de migrants sur leurs côtes : au diable les Libyens,
faisons des alliances avec des rivaux des deux entités précitées et l’on
retardera pour un temps le grand exode. Cependant, une action militaire
obligera au débarquement d’une infanterie en nombre les seuls
bombardements et commandos étant à court terme largement insuffisant. Qui
aujourd’hui est ne mesure d’envoyer des dizaines de milliers de soldats quand,
par exemple, les pays européens réduisent le budget de la Défense, quand les
Américains rechignent à mourir pour leur empire et sans bénéficier du soutien
de la population, ni de puissances frontalières, par exemple, l’Egypte et
l’Algérie ? Le bouquet final serait que la présence massive de troupes
étrangères se heurte in fine aux tribus libyennes lesquelles, en dépit de leurs
querelles et de leurs obédiences divergentes pourraient considérer en bloc
cette coalition comme impie et profanatrice
Nous nous dirigeons vers le drame.
D’abord parce qu’une intervention militaire est indispensable, ensuite parce
que celle qui se dessine préfigure l’échec ou pire encore la guerre larvée et
la guérilla. Nous allons, bel et bien, vers le
chaos. Et dire que tout cela est la conséquence de la folie de Nicolas Sarkozy, François Fillon,
Alain Juppé et BHL, brillant quatuor béni par l’auguste main d’Outre-Atlantique
et le sourire de la perfide Albion et qu’au final de cette aventure de 2011,
c’est la sodomisation du Colonel Kadhafi, à la grande joie d’Hillary Clinton, qui
couronnera cette barbarie. Même sans oublier le sang de nos compatriotes dont
le feu colonel est comptable, il y a là par la joie de cette mise à mort une
totale monstruosité.
Les Croisés avaient la foi, ceux
d’aujourd’hui ont la poisse masquée par la morgue et le parfait mépris des
populations….
Jean Vinatier
Seriatim2016
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