Au lendemain ou presque de la
malencontreuse prestation présidentielle, un sondage indiquerait une victoire
au second tour de Marine Le Pen face à François Hollande : 53/47%.
Dans l’effervescence et le
tumulte des différents états-majors politiques, cette possible défaite inciterait
donc à la mise à l’écart de l’actuel Chef de l’Etat. Anne Hidalgo, maire de
Paris, sans doute flattée d’être présentée par Marianne comme un possible
recours socialiste masque peu son souhait du retrait de François Hollande.
Le système politique continue sur
sa voie, montrer au public que Marine Le Pen est plus que jamais le danger
politique par excellence sans même tenir compte du degré de mécontentement des
Français qui lassés par autant de reniements et de combinaisons pourrait casser
le jeu habituel politicien. L’atmosphère française ne peut être séparée de ce
qui se déroule en Europe : le référendum néerlandais, celui à venir au
Royaume-Uni, entre les deux la résurgence de la crise grecque, la question
migratoire et le courroux des épargnants allemands contre la BCE qui favorisant
les taux d’intérêt négatif les appauvrit.
Le terreau de la colère repose
donc sur plusieurs piliers : nationaux, économiques, politiques, sociaux, monétaires
et ethnographiques alors même que l’empire du Potomac redéploye ses forces le
long de la frontière russe et se prépare, puisque le parlement français l’a
voté, à réinstaller des bases en France.
C’est dans ce climat aussi lourd
qu’incertain que la France, sans gouvernement fort, avec des partis réduits aux
combinaisons de communication et un Chef de l’Etat dépassé par les enjeux que
la possible victoire de Mme Le Pen intervient. Le système, faute d’imagination,
rejoue et surjoue le registre de la peur comme il ne manquera de le faire,
également, contre le Brexit. Qu’est-ce qu’une partition sans cesse présentée ?
Qui l’écoute et l’entend ?
Le système, sans en prendre la
mesure, ne valide-t-il pas la crédibilité de Mme Le Pen ? L’autre point d’interrogation
étant le suivant : Mme Le Pen veut-elle entrer à l’Elysée ?
Jean Vinatier
Seriatim2016
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