La campagne pour ou contre le
Brexit entre dans le presque vif avec la visite de l’empereur du Potomac sur le
sol anglais pour soutenir David Cameron. Le Premier ministre anglais serait-il
le Dark Vador d’un nouvel épisode de la guerre des Clones de Star Wars ?
Le déplacement du Président
américain n’a d’autre but que son soutien au maintien du Royaume-Uni au sein de
l’Union européenne. Ne se masquant pas, Barack Obama affirme tout publiquement
que la tâche britannique est d’assurer que le continent européen reste un
non-objet politique, soumis aux intérêts d’Outre-Atlantique qui sont, comme
chacun le sait de disposer face à la Chine et à la Russie d’un immense
troupeau de 360 millions de petits fantassins destinés aux sales besognes.
David Cameron est-il réellement fier d’avoir l’appui de Barack Obama pour éviter
le Brexit en juin prochain ? La venue de Barack Obama, même pour les
opposants au Brexit n’a pas dû être ressentie avec faveur : après tout
pourquoi aucun leader anglais n’irait pas faire campagne aux Etats-Unis pour
Trump, pour Clinton, pour Sanders ? A la limite, on aurait pu accepter que
Donald Tusk ou Jean-Claude Junker se déplace sur le sol britannique ce qu’ils
ne font pas jusqu’à ce jour. Seule Marine Le Pen, députée européenne, franchira le Channel.
D’ici juin, nous assisterons à la
montée en puissance de la campagne contre le Brexit avec les mêmes rengaines :
hors de l’Union européenne, les enfers, la nuit éternelle, les sept plaies d’Egypte
et ainsi de suite….Les néerlandais qui ont voté contre une disposition
bruxelloise en direction de l’Ukraine, le pays le plus pourri du continent, n’eurent
pas à subir, ce déluge tout simplement parce que nul ne pensait que les 30% de
participation seraient atteints et dépassés de deux points ! Certes,
après-coup, Bruxelles intima-t-elle l’ordre au gouvernement des Provinces-Unies
d’agir comme le fit Nicolas Sarkozy avec le référendum de 2005 mais ne reçut, à
sa grande surprise, en retour qu’une fin de non-recevoir !
Partisans et adversaires du
Brexit ont ceci en commun, un amour pour la pérennité anglaise et britannique :
les premiers au nom du splendide isolement Commonwealth inclus, les seconds au
nom de l’empire en souvenir de Cecil Rhodes et des anglais, souvent d’origine
germanique, cofondateurs de la FED en 1913. Sans élégance mais avec brutalité,
Barack Obama vient de rappeler aux Anglais sa vision la relation spéciale
située à des années lumières de celle imaginée par Winston Churchill :
une vassalisation. L’obséquiosité de l’empereur du Potomac envers la famille
royale n’est, on le sait, qu’une vaste hypocrisie et même une moquerie…..
Quant à la scène anglaise, secouée
par les débats et les agitations dont raffolent les habitants, elle réserve ses
envolées à l’élection, le 5 mai du nouveau maire de Londres ou bien Sadiq Khan
un pro-européen travailliste situé à la gauche de la gauche de Jeremy Corbyn ou
bien Zac Goldsmith un conservateur favorable au Brexit : le premier vient
du Pakistan et doit se défendre de tout
antisémitisme quand le second petit-fils d’un Allemand, allié aux plus
influentes familles de la banque, il a publiquement affiché ses différents sur
Gaza ! Comme on le constate les cartes sont distribuées de façons
transversales et seul un anglais est
capable d’y retrouver ses petits. Il faut avoir lu un peu d’ouvrages sur la vie
politique anglaise pour ne pas être trop surpris par les effervescences
politiques et les chemins entrepris : se perpétue les affrontements par
club interposé et demeure, mais aujourd’hui, de
façon plus pointillée, l’esprit de caste. Les débats en Angleterre sont
moins binaires qu’en France puisque tous ont en référence le seul Parlement d’où
surgissent les gouvernements qui
assurent le lien vers le monarque sacré.
En définitive, ce qui fera
pencher la balance en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne
sera la question écossaise. C’est donc sur des questions plus intérieures qu’européennes
stricto sensu que tout se jouera : Rule britannia toujours
et encore le final fameux en 1753 de l’opéra Alfred de Thomas Arne…….
Jean Vinatier
Seriatim2016
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