Anne Hidalgo, la mauvaise maire, se plaint des
désordres place de la République alors même qu’elle encourageait les parisiens,
la nuit du 2 avril, à initier des débats dans tous les lieux sans distinguer le
public du privé : entendue au-delà de toutes ses espérances, elle fulmine
mais se contraint au calme pendant son entretien (très courtisan) dans l’église
Saint-Eustache face à Edwy Plenel qui, fidèle, ne manqua jamais de la placer
sur une canopée. La scène était surréaliste, le moment Ceausescu de la vie
municipale !
La Nuit Debout réfléchie par
François Ruffin le réalisateur talentueux de « Merci patron » et de
la publication amiénoise, Fakir, a
investi la place de la République ainsi qu’une multitude de villes françaises.
Cette idée reprend complétement les fameux « Veilleurs debouts » nés
des opposants au mariage pour tous et dont beaucoup connurent les sévérités
policières sans commune mesure avec les prudences comportementales qui
entourent quasi respectueusement celles et ceux de la palce de la République.
L’important est dans ce fait que
cette contestation de gauche vis-à-vis du parti socialiste se déroule alors
même que le fond de l’air ambiant d’un bout à l’autre de l’Europe est plutôt à
droite et aux extrêmes droites. Après la Grèce puis l’Espagne, la France
deviendrait le troisième pays à débuter une colère qui n’est pas encore une
rébellion et moins encore une révolution. Pas une université en grève, pas de
grève générale dans l’air, les agriculteurs très décidés quelques semaines plus
tôt, sont rentrés dans leurs fermes, pas un intellectuel ne s’est rendu place
de la République : quid de Jacques Sapir, de Thomas Piketty, de Paul
Jorion, de Michel Onfray ? L’absence apparente de chefs et l’enthousiasme
des journées et nuits pendant lesquels les « animateurs » essaient de
lancer des opérations, iront-ils au-delà des vacances de printemps ? Manuel
Valls a calmé les jeunes via l’UNEF en leur promettant 500 millions qu’il n’a
pas mais à une année de la présidentielle, ne fallait-il pas donner des grains
même illusoires ? Il était temps,
son effigie en pendu faisait le tour des réseaux sociaux !
Un nouvel attentat desservirait
Nuit debout quand un événement social pourrait les propulser : le hic est
qu’il manque les étudiants. En mai 68, c’est la mobilisation estudiantine qui
décida les ouvriers à s’engouffrer dans la brèche afin d’exiger de meilleurs
revenus et horaires. Pour l’heure rien ! Les rassemblements actuels sont
comme le temps d’avril entre giboulées soudaines et éclaircies furtives. Le
référendum néerlandais quoique étouffé par les médias ne suscita pas le vote de
motion par les « Nuit debout »,une illustration du manque de
correspondance et qui sait d’une défiance vis-à-vis d’un peuple qui regimberait
à l’idée des frontières évanouies dont l’Ukraine
par sa corruption et sa vassalisation à des puissances étrangères serait le
symbole? Nuit debout a tout, pour l’heure, du mécontentement de résidents qui
pensent qu’en occupant une place symbolique au lieu d’investir des bâtiments
officiels afin d’y établir une commune, ils ne bouleverseront ni le pouvoir ni les
partis traditionnels. Dans tous ces mouvements (Grèce, Italie, Espagne, Portugal)
il manque singulièrement l’audace. Ceci
étant dit, une étincelle peut raviver le feu……
Jean Vinatier
Seriatim2016
1 commentaire:
Ah, enfin le retour de Seriatim ! Bravo pour cette excellente analyse. J'ai apprécié aussi le jeu de mots - j'allais dire de maux ! - sur Anne Hidalgo mauvaise maire.
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