Il suffit de deux sondages demandés
par The Guardian pour que les bourses virent au rouge : pour la première
fois les partisans du Brexit l’emportaient….A quelques semaines du référendum,
le climat politique est très confus au Royaume-Uni : du côté travailliste,
en grande majorité favorable au maintien du royaume dans l’Union européenne,
c’est son président Corbyn qui fait tâche : son passé d’eurosceptique sème
le trouble, pendant ce temps, leur nouveau maire de Londres, Sadiq Khan fait
hisser le drapeau étoilé à côté de celui de l’Union Jack et accompagne le
Premier ministre Cameron dans les meetings ; du côté conservateur, dont une
bonne majorité est favorable à la sortie du pays de l’Union, c’est David
Cameron qui ne parvient pas à entraîner ses troupes, de même qu’une partie du
gouvernement. Les anti-Brexit présentent
une unité transversale via les partis et disposent d’une force de frappe
considérable en comptant sur des puissances étrangères (États-Unis, Chine) et
la City pour rejouer le coup qu’ils réussirent lors du référendum en Ecosse.
Les pro-Brexit ont pour eux de
compter sur une dynamique populaire réelle qui s’opposera frontalement à celle
issue des villes toujours tentées par les ouvertures sans cesse agrandies. Sans
nul doute, la question migratoire sera-t-elle
le point névralgique dont dépendra l’issue du référendum aidée par la presse
populaire, par réflexe, évidemment anti-européenne qui
garde une influence réelle en dépit de la baisse de son influence ?
L’identité britannique s’avance
donc sur le terrain identitaire : il se pourrait que l’élection d’un maire
de confession musulmane à Londres se révèle une illusion d’optique. David
Cameron a eu beau égrener la liste des plaies d’Égypte qui s’abattraient sur le
royaume en cas de sortie de l’Union, plus l’admonestation de l’empereur du
Potomac, le message venu de l’empire du milieu (Chine), la déclaration du G7, l’impact
désiré est faible. Remarquons que la mondialisation n’interdit plus à une
puissance étrangère de s’ingérer dans un débat relevant strictement de la
politique intérieure, ici, britannique.
David Cameron assumera le choix d’avoir
appelé à la consultation les britanniques et même s’il l’emportait in fine,
comme en Autriche, au prix de pressions exercées, l’Union européenne ne
gagnerait pas en galon. Où que l’on se tourne, l’Union européenne apparait
comme une structure usée qui en appelle au renouvellement de l’autorisation de
la part des États-membres à négocier avec les Américains le traité de « libre-échange »
où un Jean-Claude Junker, entre deux déclarations maladroites, accepter d’aller
à Saint-Pétersbourg le 16 juin s’attirant le courroux de Washington.
Le bon sens anglais aurait pour
logique de dire Rule britania : au sein de l’Union il n’y a aucun avenir
souverain, il n’y aura, comme l’exprimait un Allemand, que des peuples et des
territoires….
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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