S’il y a un homme heureux en
France qui ne souffre ni de doute, ni de remord, ni de regret, c’est François
Hollande : le brave homme ne se souvient même plus de son programme de
2012 et des quatre années du quinquennat n’a retenu que la communication autour
de sa présidence. S’il est reconduit à la tête de l’Etat en mai 2017, se
souviendra-t-il qu’il a avait été déjà candidat ?
Le visage ébahi quasiment dépité
de ne pas pouvoir faire une blague, il navigue à vue dans les cimes bien
au-dessus de tous les nuages, orages et grondements des humains qu’il appelle
les sans-dents. Car en-bas, ça grogne, ça murmure, ça peste, ça manifeste
jusqu’aux policiers décontenancés de passer en quelques mois des lauriers aux
injures au point qu’ils durent se
décider à avoir pour quelques heures leur « Nuit debout » en plein
jour entourés par des convois de gardes mobiles rendant donc impossible le
soutien de la population. Le policier est tout aussi enfermé et enchaîné que le
citoyen
Le sourire béat élyséen cacherait-il
une entreprise assez rouée pour concevoir le chaos national et social ?
Ces débordements et divers agacements des corps de métiers divisent sans se
regrouper à l’image des primaires qui voient clore une multitude de candidats :
où est le lien fédérateur ?
Il en va de Nuit débout,
mouvement sans colonne vertébrale complétement boboïsé cherchant à rejouer Mai 68 en occupant deux
soirs l’école des Beaux-Arts mais incapable d’accueillir des orateurs et des
participants différents d’eux, ils s’essoufflent. Le pouvoir a compris que ce
mouvement quoique debout ne l’était que par la méthode Coué. Symptôme de notre
époque molle, l’incapacité à avoir un geste et une action révolutionnaires :
de la Grèce à la France en passant par l’Espagne, tous ces mouvements sont dans
le rang et l’ordre : ce sont des libertins qui ne remettent en cause ni la
société, ni son ordonnance et ne défient la pensée dominante économique que
dans la mesure où leurs chefs pourront arriver au pouvoir. S’ils ne sont pas
libertins, ils sont rebelles mais des rebelles convenables et consommateurs.
Sur le papier tout est pourtant
réuni pour l’explosion avec un chef de l’Etat impopulaire comme jamais et des
affaires qui ne cessent de surgir sur cette « élite » qui nous
fait la morale tout le temps sans la suivre:
« Finalement, Ali Baddou, c’est Désir ou Placé qui ne payaient pas
leurs amendes mais ont été nommés quand même ministres. C’est Léa Salamé qui
conduit sans permis mais donne des leçons à la terre entière. C’est la députée
PS Catherine Troallic qui conduit bourrée mais vote les mesures répressives
contre les automobilistes. C’est Thévenoud qui ne paie pas ses impôts mais
augmente ceux des Français. C’est Cahuzac qui chasse la fraude fiscale mais a
ses comptes dans les paradis fiscaux. C’est Baupin-Sapin qui parlent de droits
des femmes tout en se comportant en nostalgiques du droit de cuissage.
Ils sont les nouveaux petits marquis de la France socialiste. Ils n’ont
tous que le mot République à la bouche mais se comportent en nostalgiques de
l’Ancien Régime, avec ses privilèges et ses droits féodaux. »1
Ce pouvoir est, certes décadent
et immoral au point qu’il pense pouvoir applaudir le maire de Verdun voulant
commémorer la bataille de Verdun en appelant un rappeur : l’histoire ou la
teuf : quelle différence ? Dans cette affaire, il est montré
clairement que ce gouvernement fidèle au principe de détricotage de l’histoire
nationale et des mémoires, a justement choisi ce chanteur chez lequel il
trouvait toutes les qualités pour symboliser l’a-histoire et effacer au-delà de
la poussière tous les hommes tombés alors. Le pouvoir ose même bien au-delà du
cynisme qualifier ceux qui obtinrent l’annulation du concert d’être des « nauséabonds ». Mais les
nauséabonds ce sont eux, Mme Azoulay en tête et le maire de Verdun. Au nom de
la diversité et du vivre ensemble, le roman national cesse, place à l’homo
festivus haineux.
Les ferments de division font la
force du Chef de l’Etat, de l’actuelle classe politique. Que les Français sachent
que l’union fait la force : ils sont le peuple-souverain, le Chef de l’Etat n’ayant
qu’une délégation temporaire soumise aux suffrages. François Hollande jouit de
la puissance de par l’impuissance consentie par les Français. Jusqu’à présent
les Français servent volontairement celui qui les conduit à la fin.
Note :
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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