Marcel Campion et Anne Hidalgo
semblent former un tandem parfait pour enlaidir Paris entre les hideux
chalets qui, certainement, s’installeront sur l’ensemble du Champs du Mars en
décembre prochain, et la non moins horrible grande roue qui transforme la place
de la Concorde en Luna-park !
Pour l’heure, c’est Laurent
Fabius qui vient d’administrer un sacré coup de pied de l’âne à la maire de
Paris en lui accordant l’autorisation ou des ouvertures dominicales……
« [….] À Paris, là encore, le ministère de la Culture ne s’oppose à
aucun projet destructeur d’Anne Hidalgo. Les occupations temporaires de l’espace
public ne sont pas davantage empêchées : l’Euro justifie tous les
débordements publicitaires illégaux, et Marcel Campion dont la grande roue n’a
pas reçu l’autorisation pour prolonger son séjour sur la place de la Concorde
n’est pas inquiété.
Sur ce dernier point, nous avons interrogé la DRAC Île-de-France, dont
voici la réponse : « le préfet a menacé de poursuites.
M. Campion nous a ensuite adressé une demande d’autorisation, une
instruction est donc en cours. Cela change un peu l’axe pour faire pression via
le droit pénal : il n’est qu’en défaut d’autorisation valable, le dépôt
d’une demande de régularisation affaiblit le caractère intentionnel nécessaire
à la qualification pénale (et réduirait drastiquement les chances qu’une
poursuite soit engagée par la justice). » Nul doute que les menaces de
poursuite du préfet font très peur à Marcel Campion. Mais on admirera la
rhétorique : Marcel Campion, à qui on a demandé de partir en février, veut
rester jusqu’en juillet (une autorisation accordée par la Ville de Paris, ce
qui n’étonnera personne). Il ne veut pas partir alors il demande une demande de
régularisation ce qui « affaiblit le caractère intentionnel » de la
faute (le pauvre, il ne savait pas qu’il n’avait pas le droit). Et la DRAC nous
fait ainsi comprendre que l’autorisation qu’il n’avait pas eue, il va l’obtenir
puisqu’il refuse de partir et qu’il a demandé une « régularisation ».
Tout va très bien dans le meilleur des mondes, et demain si le forain refuse de
quitter la place et veut s’installer en permanence, nul doute que le ministère
de la Culture va « régulariser » sa situation ! Les protections
ne servent à rien puisque le ministère de la Culture peut autoriser tout, et de
préférence n’importe quoi !
Peu importe, donc, la loi. Force reste au déni de droit. Comment s’étonner,
quand on voit de tels agissements par les plus hautes autorités de l’État, que
le discrédit pèse toujours davantage sur la politique. C’est du ministère de la
Culture qu’une vraie loi patrimoine devrait d’abord protéger les monuments
historiques et les secteurs sauvegardés, en rendant absolues les servitudes qui
s’y attachent.
Source :
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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