"Si vous ne lisez pas les journaux, vous n'êtes pas informés; si vous lisez les journaux, vous êtes mal informés" Mark Twain
dimanche 31 juillet 2016
vendredi 29 juillet 2016
« La République s’assombrit par Jean-Pierre Alonzo » N°4224 10e année
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« Ces cygnes noirs sur l’Occident par Hélène Nouaille » N°4223 10e année
« Que faut-il donc attendre de 2016 ? écrivions-nous le 6 janvier
dernier. Pas d’illusions, dans un monde en charivari, juste la suite de
2015 – avec ses difficultés prévisibles et ses volées de cygnes noirs (1).
Et les cygnes noirs sont là, ils volent en escadrilles. Ils ne viennent pas de
nulle part. Et ils sont, mais pas seulement, en France, même si le monde
entier est interpelé par les vies fauchées un soir de fête à Nice
– conséquence inattendue mais logique de lacs, d’entrelacements de forces
nouées au cœur d’un monde musulman en fusion. Forces qui pénètrent une
Europe affaiblie par l’échec encore inavoué par ses dirigeants d’une utopie
européiste, née après l’hécatombe de deux guerres qui ont ensanglanté le
monde – Forces qui génèrent aussi des tensions au sein même de l’empire
imprudent qui a contribué à les attiser, les Etats-Unis d’Amérique en
utilisant, en Afghanistan d’abord contre les Soviétiques (ben Laden) puis en
Irak après 2003 (opposition chiites-sunnites), certains de leurs éléments pour
servir d’appui à leur politique – un jeu qui, selon le général Flynn,
l’ancien patron de la Defense Intelligence Agency (DIA) américaine (2012-2014),
s’est poursuivi en Syrie : laisser monter en puissance, en l’armant,
l’opposition au président Bachar el Assad, serait une « décision délibérée »
de l’administration américaine, affirmait-il en août dernier en s’appuyant sur
un rapport déclassifié de l’agence datant de 2012 (2).
Regardons une image large du paysage : ce monde occidental amoindri, privé
d’une partie de sa vitalité dès avant les perturbations de 2008 par ses propres
pratiques en matière financière et économique se retrouve donc impliqué dans
les déchirures de la communauté musulmane (l’oumma), où chiites et sunnites
s’affrontent pour des raisons religieuses immémoriales et géopolitiques très
concrètes – rivalités de puissances ordinaires.
Regardons les faits et d’abord l’Union européenne, qui n’est pas l’ensemble
de l’Europe. Elle ne parvient plus à maîtriser les crises qui la secouent et
l’écartèlent. Le choc fulgurant est bien sûr celui du Brexit, le choix, par
l’un de ses membres éminents, de quitter cet arrangement juridique pour
reprendre le contrôle politique de ses affaires et le fil de sa propre
histoire. S’il ouvre une longue période d’incertitudes, il conforte aussi les
doutes exprimés ailleurs sur la finalité de l’aventure. Parlons clair. Qui veut
encore d’une fédération imposant la disparition des nations dans un ensemble de
28 Etats, parlant 24 langues différentes, chacun assis sur une histoire propre,
un imaginaire du monde dissemblable pour hier et pour demain ? Où est l’élément
fédérateur une fois la promesse de prospérité, de sécurité, envolée ? Lequel
des dirigeants se pose la question ? Le contexte est de plus brouillé, nul ne
l’ignore, par une immigration continue de masses venues de pays en guerre ou en
déshérence économique (Afrique, Proche-Orient, Asie centrale), immigration que
l’UE, qui n’a jamais voulu se donner de frontières, ne parvient pas à
gérer. L’annonce d’un coup d’Etat manqué en Turquie pendant la nuit du 15 au 16
juillet, quelle que soit son origine que nous ne connaissons pas à cette heure,
met de plus à mal l’accord, léonin, laborieusement passé par la chancelière
allemande pour endiguer un flot de migrants qu’elle avait invités il y a
quelques mois. Afflux qui provoque un malaise en Allemagne (et au-delà),
après la nuit barbare de Cologne en début d’année. Comment sera accueilli par
la population l’agression à la hache perpétrée dans un train par un Afghan ce
18 juillet (3), attentat revendiqué par l’organisation de l’Etat islamique ?
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Jean Vinatier
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“The new Byzantine Alliance par John Helmer” N°4222 10e année
« Nous empruntons à John Helmer, sur le site de John Helmer Dance
with the Bears, à Moscou, une analyse particulièrement ambitieuse de la
perspective des nouveaux rapports entre Moscou et Ankara à la suite du putsch
avorté d’Ankara. Composé à partir de sources russes essentiellement, le texte
offre une perspective particulièrement large et une interprétation des
événements de très grande ampleur géopolitique.
On trouve notamment des appréciations sur John Helmer dans notre texte du
5 juin 2016 : « Helmer est un citoyen américain vivant depuis
très longtemps à Moscou, à la fois dans le monde des affaires mais aussi dans
celui de la communication, soit comme correspondant, soit comme éditeur
indépendant. Il est en général considéré comme une source disons “originale”, à
l’image d’un Israël Shamir, avec des contacts inédits dans divers milieux de
direction, en Russie et avec des connexions US. Il fait en général clairement
partie des commentateurs US de type “dissident” par rapport au Système, sinon
clairement antiSystème (selon les sujets). »
Le texte original, sur le Dance with the Bears, a été publié le 26
juillet 2016 sous le titre complet de The new Byzantine Alliance — The
Kremlin and the Porte Revolutionize the Centre of the Old World.
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Jean Vinatier
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« ETATS-UNIS : ET SI L'ON ÉCOUTAIT POUR UNE FOIS LES SERVICES par Alain Rodier » N°4221 10e année
« James Clapper, le
Directeur du renseignement national (DNI) américain, a accordé le 20 juillet,
une très intéressante interview à David Ignatius, du Washington Post[1]. Celle-ci a été peu remarquée peut-être parce son contenu ne
convenait pas parfaitement aux dirigeants politiques américains actuellement en
pleine campagne électorale. Aujourd'hui âgé de 75 ans, cet ancien général de
l'US Air Force ayant passé plus de 53 ans dans le renseignement, ce qui ne
laisse que peu de doutes sur ses compétences professionnelles même s'il a
reconnu avoir parfois commis des erreurs d'appréciations. Mais reconnaître ses
erreurs est la marque d'un vrai professionnel.
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Jean Vinatier
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Trump : Hillary longtemps…. N°4220 10e année
A la convention républicaine Ted
Cruz en refusant de soutenir Donald Trump subit les noms d’oiseaux par l’ensemble
de l’assistance; à la convention démocrate, les pro-Sanders ne supportèrent pas
le soutien de leur leader Bernie en faveur de Dame Clinton. Au sein des deux
partis les colères sont présentes, ne se cachent plus avec cette différence que
The Donald parait bien avoir avec lui la base de son électorat quand The
Clinton ne semble avoir que le soutien des nantis démocrates. Dès aujourd’hui
débute les «grandes « narratives » pro-Clinton et les pétitions de
tous les cousus d’or des Etats-Unis : Sillicon Valley, Hollywood, les
autres se mettent en place et bien évidemment en Europe où tous les salonards
se mobilisent déjà contre l’affreux Donald, encensent la douce Hillary. Le
gouvernement français, Anne Hidalgo campant en première ligne contre le mauvais
homme.
Les élections d’Outre-Atlantique
ne devraient pas nous retenir et cela avait été le cas, pratiquement, jusqu’à l’élection
de Barack Obama. L’américanisation de nos concitoyens, l’envahissement de l’anglais
dans les publicités et les titres de périodiques, l’enrôlement des écoles de
commerce dans la propagande marketing, l’idée imposée que l’unique horizon est
l’indépassable univers anglo-américain, les partis politiques français se
singeant qui en démocrates, qui en républicains, l’Atlantisme du tandem
Hollande-Sarkozy, l’adoration par Anne Hidalgo de Londres version maire
musulman, les louanges des communautarismes (le vivre-ensemble) tous ces faits
et actes font que s’en même nous en apercevoir (pas sûr) nous croyons que l’élection
américaine est nôtre.
Il est nécessaire de lire et
relire le discours d’Hillary Clinton sur les minorités prononcé à Genève
quelques années plus tôt dans lequel elle établissait une liste interminable
des toutes les minorités à séduire afin de couper en tranche napolitaine les états-nations :
les minorités, première étape vers le Chaos, les cités-monde jouant, ensuite,
le rôle de Babel.
Pour l’heure, le candidat
républicain a de la mesure en ce sens qu’il parle de l’Amérique des Américains,
qu’il trace une action extérieure pragmatique et plaide pour un retour aux
fondamentaux nationaux quand la candidate démocrate enfourche des chevaux plus
emballés les uns que les autres. Cependant, on tâchera de convaincre les
électeurs américains que les enjeux politiques sont secondaires comparés au
degré de sentiment, d’émotion, de compassion que nécessairement une Hillary
Clinton susciterait : n’est-elle pas une femme ? Après le Noir, la
femme et demain l’homosexuel, après demain l’aveugle ou le sourd ? Hillary
Clinton symbolise bien cette tendance qui tend à considérer une candidature en
comparaison du principal degré de victimisation dans le passé, le présent.
Jusqu’à l’époque contemporaine un candidat portait des valeurs qui le dépassaient,
aujourd’hui, il doit être d’abord le porte-étendard d’un tort subis :
serait-ce la vengeance des faux-maudits, des faux-blâmés ?
Lors du BREXIT, la concurrence
entre les métropoles et les terres profondes a montré que les dernières avaient
suffisamment de racines pour l’emporter, dans le début de la campagne
américaine, verrons-nous se répéter le même schéma qu’au Royaume-Uni ? Y
aura-t-il un effet BREXIT aux Etats-Unis ? Donald Trump le croit et assène
ses arguments dans ce sens : la reprise en main du destin national.
Hillary Clinton mise sur les minorités, celle des hispaniques et, surtout, des
noirs qui ne furent pas épargnés pendant
la présidence Obama, et le cosmopolitisme d’où régnerait une seule Rome. Wait
and see…
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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