Pour se faire plaisir avant d’aller
voir cette bienheureuse exposition au Louves-Lens (18 mai-29 août) : un peu de Grande France
fera du bien….
« Mais pourquoi diable Charles Le Brun est-il exilé à Lens ? Lui
qui incarne le Grand Siècle, lui dont on peut admirer les œuvres au Louvre et à
Versailles, méritait une rétrospective - d’autant plus attendue que la dernière
eut lieu il y plus de cinquante ans1
- dans l’un de ces lieux non seulement illustres, mais étroitement liés à son
art, plutôt que dans un musée où même les conservateurs du Louvre n’arrivent
pas à se rendre (voir la brève
du 1/7/16)…
L’exposition est magnifique pourtant, et met en valeur la diversité de ses
talents et de sa production, décors monumentaux, peintures de chevalet, modèles
de tapisserie ; Le Brun fut à la fois maître d’œuvre pour les plus grands
chantiers, chef d’orchestre capable d’obtenir le meilleur des artistes qui
travaillèrent sous sa direction, mais aussi théoricien, au sein de l’Académie
qu’il fonda puis dirigea, et où il prononça plusieurs conférences, la plus
connue étant sur« l’expression générale et particulière » des
passions illustrées par ces visages effrayés, ravis ou colériques, pas loin de
l’animal parfois (ill. 1).
Soucieux de contrôler la diffusion de son œuvre, il obtint le privilège royal qu’aucune copie gravée ne fût faite sans sa permission, c’est donc lui qui commanda des estampes. Celles d’après ses grands décors notamment sont impressionnantes ; réalisées à partir de plusieurs plaques, il est possible de les assembler. Certaines gardent le souvenir de décors éphémères, que les commissaires n’ont pas hésité à reproduire en grand dans une salle (ill. 2). La scénographie, réussie, théâtrale, alterne des cimaises de couleurs vives et ménage des effets de perspective (ill. 3). C’est au moins l’intérêt du Louvre-Lens : son espace, qui permet de déployer des œuvres monumentales.
Soucieux de contrôler la diffusion de son œuvre, il obtint le privilège royal qu’aucune copie gravée ne fût faite sans sa permission, c’est donc lui qui commanda des estampes. Celles d’après ses grands décors notamment sont impressionnantes ; réalisées à partir de plusieurs plaques, il est possible de les assembler. Certaines gardent le souvenir de décors éphémères, que les commissaires n’ont pas hésité à reproduire en grand dans une salle (ill. 2). La scénographie, réussie, théâtrale, alterne des cimaises de couleurs vives et ménage des effets de perspective (ill. 3). C’est au moins l’intérêt du Louvre-Lens : son espace, qui permet de déployer des œuvres monumentales.
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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