Pendant que François Hollande
suivait la minute de silence depuis la place Beauvau sans craindre le moindre
incident, Manuel Valls se rendait sur la promenade des anglais où il subit les
avanies de la fonction quand se pose la question de la responsabilité. Les
sifflets, les huées, les « démission » étaient bien trop nombreux
pour être le seul fait du FN, n’en déplaise à Matignon. Les failles qui
permirent l’attentat islamiste contre les Français sont si béantes que l’état
d’urgence lui-même s’effondre. N’osant passer à l’état de siège, l’exécutif
prolonge un état d’urgence dont tout le monde sait le discrédit. Pour se dégager,
maladroitement, Manuel Valls affirma que l’Etat avait déjoué un attentat à la
veille de l’Euro, un propos qui amène une question : pourquoi, alors
François Hollande a-t-il annoncé la fin de cet état d’urgence un 14
juillet ?
L’exécutif n’a plus la main.
L’opposition le devine et monte à, l’assaut de l’ambulance gouvernementale
oubliant combien le quinquennat de Sarkozy avec Kouchner et Juppé avait été, en
politique étrangère et migratoire, une catastrophe complète dont hérita un
François Hollande, lequel, loin de soigner les plaies les ouvrit un peu plus.
C’est donc toute une classe politique
qui affronte le vide ou approche le grand vide. Nicolas Sarkozy, évidemment
sans mémoire mais sentant bien l’opinion publique, se prépare à enfourcher le
discours qui fera mouche. Cet attentat de plus lui permettra-t-il d’affaiblir
le FN d’ici les présidentielles ?
C’est une classe politique toute proche
du précipice qui n’ose pas dire quel est l’ennemi. Dire « combattre le
terrorisme » ne signifie rien, c’est une incantation. Pour donner le
change, la France a bombardé des positions de Daech en Irak : What else ?
Manuel Valls, bien fataliste, en
déclarant qu’il nous fallait vivre avec le terrorisme, se désarme tout seul.
Depuis Charlie Hebdo, en janvier 2015 à Nice, le 14 juillet 2016, ce sont près
de deux cents cadavres, en majorité français, qui jonchent leur politique. Un
échec patent qui n’empêche pas Bernard Cazeneuve de se féliciter de son action.
Pas un seul ne démissionne: pourquoi changer une équipe perdante ? Une
nation française ensanglantée mais des ministres contents. Daech 3-0
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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