Cet article date de plusieurs mois sans perdre de son actualité.
« Le
statut de victime éblouit tous ceux qui lui sont confrontés. Et il abolit toute
intelligence politique. Qui sont-ils, d’où viennent-ils, pourquoi viennent-ils,
que viennent-ils chercher ? Le statut libéralement attribué de victime
interdit de poser ces questions, il interdit même d’y penser. Devant la
« jungle » de Calais, devant la vague inédite de migration qui de
part en part, touche toute l’Europe, sous le couvert de la victimisation des
arrivants et de la culpabilisation symétrique des indigènes, une étrange
sidération règne, qui interdit les questions gênantes et qui prépare les pires
heures à une Europe incapable de se définir, de se choisir, et de se défendre.
Aucun
doute ; un grand nombre des migrants sont des victimes. Nos victimes.
Victimes de l’aventurisme américain aux Proche et Moyen Orient. Victimes de
l’entreprise de destruction du droit international et de la négation de la
souveraineté des États que l’unilatéralisme occidental a engagée, de Bagdad à
Damas et Benghazi à Kaboul. Ils ne le sont pas tous. Nos alliés russes n’ont pas
tort de nous alerter sur le nombre de candidats au jihad européen qui se
glissent dans les cargaisons de migrants. Les policiers, quand ils peuvent
parler, n’ont pas tort de rappeler l’énormité des profits amassés par le crime
organisé, en particulier par la mafia turque, qui contrôle les embarquements et
fait payer des prix exorbitants aux candidats au passage. Le trafic d’êtres
humains est devenu une industrie, les idiots utiles qui aident les migrants et
en attirent sans cesse davantage y pensent-ils ? Et ceux qui soulignent
que les réfugiés économiques, seulement en quête d’accès aux systèmes sociaux
les plus aveugles du monde, et aussi les plus généreux, sont plus nombreux que
les réfugiés politiques, n’ont pas tort de dénoncer les associations d’aide qui
prospèrent sur la misère des migrants, et sont les complices involontaires du
crime organisé, en augmentant les chances de survie des migrants – là où les
chances de survivre sont nulles, il n’y a pas de migrants, et pas de
trafiquants.
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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