Le premier tour de la primaire à droite offre à François Fillon, sauf
événement singulier, la presque certitude de l’emporter face à Alain Juppé
dimanche prochain.
La forte mobilisation a joué pour les candidats les moins clivants et
disposant déjà d’une aura nationale. Le choix opéré en faveur de François
Fillon annonce une campagne présidentielle plus classique avec son affrontement
traditionnel gauche/droite.
Pour François Hollande, faute de n’avoir pas son prédécesseur pour adversaire mais son ancien Premier
ministre, présente l’avantage du combat classique que l’actuel exécutif ne
manquera pas d’engager et qui se résumerait par cette phrase : François
Fillon accepterez-vous les voix du Front National pour l’emporter ?
François Hollande, en dépit de sondages plus mauvais les uns que les autres,
entrevoit la possibilité de former une union socialiste contre la droite. Son
épine dans le pied s’appelle, Jean-Luc Mélenchon lequel escompte obtenir un bon
dix pour cent des voix mais avec ce handicap de n’être pas (encore) le candidat
soutenu par le PC et moins encore par les frondeurs de la rue de Solferino.
Quant à Emmanuel Macron, chouchou des médias comme le fut en son temps JJSS (Jean-Jacques
Servan-Schreiber), son chemin menant au Capitole va s’empierrer.
A droite, il est très vraisemblable qu’une candidature centriste s’installe
(Bayrou ou Lagarde) ce qui ne généra pas François Fillon jusqu’au soir du
premier tour puisqu’il lui faudra avoir d’abord, l’ensemble de l’électorat des « Les
Républicains ».
Quant à Marine Le Pen, avoir pour adversaire François Fillon est une très
mauvaise nouvelle : ce dernier lors des débats et autres discours à opter
pour une politique normale avec la Russie, n’a pas diabolisé Donald Trump et,
in fine, reconnu que l’islam était un problème et s’est montré plus ferme quant
aux migrations. Autant de thèmes qui marchent sur les platebandes de la leader
du parti frontiste. Au jour d’aujourd’hui, Marine Le Pen n’est plus aussi
assurée de passer le premier tour. Son argument majeur serait de rappeler que
François Fillon ayant été pendant cinq ans le Premier ministre de Nicolas
Sarkozy, il en était l’héritier et le comptable.
François Fillon est un homme classique d’une classe politique moribonde
qui se poursuivrait à travers lui sans que la rupture n’intervienne : n’est-il
pas le gendre idéal confortablement installé dans son manoir de la Sarthe,
département très conservateur ? Ne s’accorde-t-il pas avec un électorat
français majoritairement plutôt âgé ? Mais le contexte extérieur pourrait
lui imposer des choix ou des audaces si l’Union européenne continuait son
affaissement sous la férule germanique et avec la mise en place des mesures
économiques et politiques de Donald Trump fin janvier 2017.
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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