Ce sont des entrefilets
entraperçus ici et là qui nous apprennent que le parlement des Pays-Bas décidait
à l’unanimité d’autoriser la rédaction d’un rapport afin de déterminer « s’il est possible pour les Néerlandais de quitter
la zone euro, et si cela est possible comment »1. A deux semaines d’élections
législatives qui pourraient faire du parti de la liberté, de Geert Wilders le
premier du parlement, cette décision est, naturellement, forte. Le royaume est
l’un des pays fondateurs de l’Europe, il est du premier cercle. Le vote du
BREXIT juste de l’autre côté de chez eux a, sans nul doute, nourri cette idée.
Dans l’histoire les Provinces Unies, au départ adversaires redoutables de
l’Angleterre cessèrent de l’être quand leur grand amiral Ruyter succomba devant
Syracuse(Agosta) sous les coups de canon de la flotte d’Abraham Duquesne en
1676. Depuis lors La Haye ne cessa plus de suivre Albion. Quant à leur
colonialisme, il fut certainement l’un des plus atroce et des Indes
néerlandaises (Indonésie) il ne reste rien de rien.
Mais trêves d’histoire et revenons vers cette Union
européenne qui s’empourpre à regarder l’Allemagne serrer de plus en plus fort
le cou grec pour convaincre Athènes de quitter …la zone euro. L’obstination du
gouvernement d’Angela Merkel en campagne électorale explique sans doute, pour partie, ce refus du
moindre aménagement. Le gouvernement de Tsipras qui ne demande qu’à garder
l’Euro et serait même disposé à défier sa propre population n’aura plus d’autre
choix que de se passer la corde au cou !
L’Euro n’est plus une monnaie partagée par ses
membres, elle est toute entière entre les mains d’un seul gouvernement, ici
celui de Berlin et ne peut par conséquent se prévaloir d’un intérêt général et
commun et fédérateur. La grande erreur commise en instaurant cette monnaie
unique a été de considérer l’existence d’une nation européenne alors qu’elle
n’existe pas. L’euro né des chimères, tôt ou tard, tombera en quenouille.
Sur le principe, cette monnaie est la seule arme de ce continent pour s’affirmer sur
la scène extérieure et justifier de son rôle dans les affaires mais elle cesse
de l’être faute d’avoir pour souverain une Europe puissance politique et donc
une Nation, deux états inexistants.
Nous voilà, maintenant, dans une situation
singulière où un parlement néerlandais réfléchit à une sortie bénéfique de la
zone euro, un exécutif grec poussé hors l’euro sous les coups de butoir de l’Allemagne
qui prétend agir au nom de cette monnaie, c’est-à-dire de ses intérêts propres
affirmant donc son nationalisme économique d’une manière intransigeante. Toute
cette agitation sert les thèmes de Marine Le Pen sans émouvoir Emmanuel Macron
approuvant tout du CETA à l’Euro-allemand.
Pour finir, je me souviens également, que c’est de
la révolution avortée aux Pays-Bas en 1788, la France n’osant, pour des motifs
financiers, la soutenir, laissant alors
le champ libre à la Prusse, que commença 1789.
Jean Vinatier
Seriatim 2017
Sources :