« L’Internet est-il un facteur de la
puissance des États-Unis ? Si oui, comment ? pourquoi ? jusques
à quand ?
Le propos de ce livre est d’apporter des éléments de
réponse à ces questions.
Le premier chapitre retrace brièvement le processus
de création de l’Internet, non pas comme on le lit souvent pour un objectif
militaire, mais grâce à des financements militaires américains, et
essentiellement par des citoyens américains, malgré d’importantes contributions
européennes comme celle du Français Louis Pouzin [1].
Le fait d’être les inventeurs de l’Internet a conféré aux États-Unis une
hégémonie dans ce domaine. Il serait déraisonnable d’espérer qu’ils se
désaisissent de leur propre initiative.
Le second chapitre précise justement la nature de
ce domaine qu’est l’Internet, et introduit à cette fin la notion de cyberespace,
dont on donnera une définition et un modèle opérationnel. Le cyberespace sera
notamment comparé aux autres espaces publics mondiaux (Global Commons)
que sont la haute mer, l’espace aérien et l’espace extra-atmosphérique. Comment
l’hégémonie s’exerce-t-elle dans le cyberespace ? Comment les États-Unis
et les entreprises américaines y manœuvrent-ils ? Pourquoi est-ce
désormais dans le cyberespace que se décide l’attribution de l’hégémonie
globale ?
Les controverses liées au déroulement des élections
présidentielles américaines de 2016 ont pu laisser croire que la Russie serait
en mesure de contester la domination américaine du cyberespace : nous
verrons qu’il n’en est rien, même en admettant que la Russie ait su tirer parti
habilement de ses capacités dans une démarche classique du faible au fort. Si
l’hégémonie américaine dans le cyberespace est effectivement soumise à des
défis, ils viennent plutôt de l’Asie orientale, ainsi que des propres
faiblesses internes de la société américaine, notamment de son système éducatif
(cf. chapitre 7).
La suite ci-dessous :
« Hégémonie
des États-Unis sur l’Internet par Laurent Bloch
« Nous vivons
aujourd’hui une révolution, la troisième révolution industrielle, que je
nommerai révolution cyberindustrielle ; elle crée un nouvel espace, le
cyberespace, qui repose sur l’Internet (le concept de révolution industrielle
est exposé par exemple ici).
Jusqu’à présent les États-Unis exercent dans cet espace une domination
hégémonique qui est un vecteur de plus en plus essentiel de leur politique de
puissance ; le présent ouvrage examine les ressorts de cette puissance,
les oppositions et les rivalités auxquelles elle pourrait être confrontée, les
conditions de sa pérennité, les domaines où s’exerce cette hégémonie. Nous
verrons qu’aussi dominateurs qu’ils paraissent, les États-Unis ont des points
faibles, et aussi des rivaux qui ne manquent pas d’atouts.
La suite ci-dessous
Jean Vinatier
Seriatim 2017
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