Le Garde des Sceaux affirmait cette semaine que les conditions étaient
réunies pour que cesse l’état d’urgence et laissait au futur gouvernement le
soin d’en fixer la date. En deux jours : lettre piégée au siège parisien
du FMI, fusillade dans un lycée de Grasse, et, ce matin, tentative d’attentat
suicide à Orly. M.Urvoas est un Bouvard et Pécuchet à lui tout seul !
Ce samedi Emmanuel Macron alignait les points convenus dans son
discours dit régalien sur le chapitre de la Défense dont on ne retiendra que son
idée saugrenue, la réactivation du service militaire (appelé ici national) pour
un mois.
Pendant ce temps, Jean-Luc Mélenchon prônait outre la Vie République,
une « insurrection citoyenne » sans doute pour faire pendant à Marine
Le Pen qui appelle le peuple à l’Elysée, entre les deux, le « En marche »
du chouchou des milliardaires, de François Hollande et d’Angela Merkel qui éructe
pour que partout se répande sa bonne parole.
On le constate, les leçons tirées des élections législatives
néerlandaises sont très loin dans l’esprit des candidats. Ce vote a vu, certes
la non remontée en puissance du parti de Geert Wilders mais d’abord « la
déroute de la coalition sortante, une des plus orthodoxes de l'histoire
néerlandaise sur le plan budgétaire et qui a mené une politique d'austérité qui
a coûté très cher à la société néerlandaise. »1 et, ensuite, l’entrée
au parlement de députés communautaristes.
Cette élection néerlandaise est faussée par un résultat qui masque tous les
désarrois et les tiraillements d’une nation. Comme en Autriche, le candidat « du
bon côté » ne l’emporte qu’après avoir siphonné celui de son adversaire extrême avec, en plus,
pour M.Rutte son art d’utiliser le
conflit avec les tentatives de déplacement du ministre turc de concert avec l’Allemagne,
se donnant l’apparence d’une fermeté envers l’étranger qui suffit à rasséréner le
néerlandais. On est dans le bricolage et la précipitation, le populisme poursuivant
sa longue marche au sein d’une Union européenne atterrée par le Brexit et
Donald Trump. Plus que jamais les digues sont en passe d’être submergées et c’est
dans ce moment que la quasi-totalité des candidats à l’élection présidentielle
jette aux Français qui une insurrection, qui une révolution sans prendre garde
qu’au bout d’un moment toute une nation pourrait les prendre aux mots ce qui
les balaierait.
L’élection législative néerlandaise loin d’apporter le répit à des
partis exsangues donne l’illusion d’une confiance retrouvée avec leurs électeurs.
En France, les partis Les Républicains et socialiste, sont en passe d’être
avalés non pas tant par Marine Le Pen et
Jean-Luc Mélenchon que par Emmanuel Macron qui promène sa dague sur l’échiquier
politique afin qu’émerge, enfin, un vrai parti bruxellois qui cadenassera les
Français les faisant passer du rang de citoyen à celui peu flatteur d’uberisé.
Jean Vinatier
Seriatim 2017
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