Le CSA en bannissant pour
les onze candidats la présence des drapeaux français et européen, en
interdisant la Marseillaise fournit la preuve que l’élection présidentielle
n’en n’est plus une : dénationalisation des candidats et du scrutin. Silence
médiatique (la Cour) mais très grande
colère sur les réseaux sociaux (les citoyens).
Ainsi au terme d’une
campagne présidentielle qui a fourni et fournira jusqu’à la veille du premier
tour matière à rebondissement, il apparait clairement que l’enjeu fondamental
est la souveraineté (peuple souverain et nation libre) face à l’Union
européenne au sein de laquelle comme le martelait Jean-Claude Juncker qu’aucun
scrutin ne saurait contrevenir à la table des lois de Bruxelles. Leurs apologètes
ont mis, eux-mêmes, en avant cette opposition entre une Union au sein de
laquelle il ne peut y avoir d’aménagement hormis la rupture comme le décida le Royaume-Uni
et la souveraineté nationale naturellement, en tant que telle, exclue de ladite
Union. C’est peu dire la dimension politique tragique et qui sait presque
révolutionnaire qui accompagne ces journées de campagne.
Le choix décidé par le CSA
donne un aperçu de l’effarement dans lequel se tiennent les partisans de l’Union
furieux de n’avoir pu abattre François Fillon, de noter que les assauts
renouvelés contre Mme Le Pen ne faiblissait en rien son assise électorale, que
les coups de dague donnés à Benoît Hamon propulsaient non pas Emmanuel Macron mais
Jean-Luc Mélenchon qui redécouvre d’ailleurs des vertus aux frontières et aux
limitations migratoires, l’émergence de Dupont-Aignan et Asselineau hostiles à l‘euro,
à l’Union européenne et à l’OTAN ! Le jeu politique est d’ores et déjà
renversé, le zeppelin Macron soutenu selon tous les artifices possibles donne
lui-même des signes de faiblesse : les échecs des réunions à Mayotte, à
Marseille, les articles critiques plus nombreux, son immaturité et sa tactique
consistant à dire oui à tout à chacun mais selon une partition différente
commence à lasser.
Le pouvoir actuel quoique exsangue
abat des dernières cartes en intimant au CSA de prononcer des interdits ô
combien symboliques et patriotiques. Qui pouvait penser que le premier tour
pourrait faire apparaître deux noms Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ?
Si nul ne semble croire à cette éventualité, toujours est-il que les nervosités
et inquiétudes se devinent à l’étranger et dans les réunions. Cette identité
française niée par Emmanuel Macron (histoire, culture …etc.) recevra-t-elle les
suffrages d’ici quinze jours ? Emmanuel Todd croit que si les élites
politiques sont mauvaises, le peuple est lui médiocre. Le peuple a le choix
entre onze candidats : que peut-il si la plupart sont en-deçà des enjeux ?
Ne sont-ce pas élus qui adoubent des candidats ? C’est le peuple lui-même
qui devrait s’approprier l’urne et le bulletin, il redeviendrait souverain et
aurait la main sur la démocratie dont parle bien des constitutions françaises
depuis 1789 !
Il y a une colère énorme qui
n’ébouillante pas encore l’eau dormante, nous naviguons, apparemment, dans une
mer des Sargasses. Surgira-t-elle ou pas ? En tout cas en bannissant
drapeaux et hymne national sous le fallacieux prétexte d’un nationalisme
agressif, le pouvoir, une fois encore, par la voix lamentable d’un Emmanuel
Macron soumis à tout, avoue ce qu’il hait le plus : NOUS !
Jean Vinatier
Seriatim 2017
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