A une dizaine de jours du
premier tour de l’élection présidentielle, les signaux sont plusieurs. D’un
côté, nous avons les médias et les instituts de sondage qui ne cessent de
juxtaposer Marine Le Pen et Emmanuel Macron, François Fillon occupant toujours
la troisième place presque à égalité avec Jean-Luc Mélenchon, de l’autre,
l’Elysée laisse entendre que François Hollande votera Macron (ôh surprise !)
ce dernier estimant que cette échéance électorale « sentait mauvais »
, c’est-à-dire en traduction, que rien ne se déroulerait comme prévu ! Et
effectivement la probabilité d’un 22 avril de grande puissance n’est plus
exclure, il est même assez probable. La machine a déraillé quand les bombes
lancées contre François Fillon n’aboutirent pas à son retrait ; le second
déraillement, c’est Emmanuel Macron lui-même, l’homme à la double alliance
disant oui à tout à chacun ne fait pas la synthèse, les gens n’adhèrent pas à
sa personne, son électorat potentiel restant toujours volatile; le troisième
déraillement c’est la percée de Jean-Luc Mélenchon qui fédère sur sa personne,
désormais, un grand pan des socialistes (Benoît Hamon est donc dépouillé sur sa
droite et sur sa gauche) et s’estime, maintenant, en mesure de venir sur les
plates-bandes de Marine Le Pen. Feu de paille ou grand incendie ? En tout
cas avec Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen c’est le retour du discours
politique, sans omettre les apports de Dupont-Aignan et Asselineau très
courtisés par les médias, les deux devant prendre des électeurs à Marine Le Pen
et à François Fillon et donc garantir l’ascension du zeppelin Macron. Mais
voilà, le train présidentiel n’est plus sur les rails, il est en roue libre c’est
presque à Dieu va ! Naturellement, les « économistes et autres prix
Nobel sans oublier les grands banquiers » vitupèrent contre les programmes
économiques de Le Pen et Mélenchon : comme pour le Brexit et Donald Trump avec
le résultat que l’on sait ! Or la population se moque des programmes
économiques auxquels elle n’entend pas grand-chose, par contre, elle écoute et
reçoit cinq sur cinq la trame politique d’un candidat. Toute l’actualité donne
raison à Marine Le Pen et à Jean-Luc Mélenchon, les deux en viennent presque à
dire la même chose avec des mots, des intonations opposés, la trame de fond étant commune : le
peuple. N’est-il pas juste qu’une élection présidentielle laisse toute sa place
à la politique ? A l’histoire ?
A l’avenir ? François Fillon aurait pu tenir ce rôle si les
affaires n’avaient à ce point révélé un bien triste sire sur le plan personnel,
un mélange d’addiction pour l’argent et de pingrerie. Or on choisit autant le
programme que celui qui le porte. François Fillon peut compter sur son socle mais
pas au-delà !
Quant à Macron le
germanique, il a beau sourire, avoir des quasi orgasmes sur scène, il multiplie
maladresse sur maladresse quand il ne commet pas d’impair sur l’histoire de France,
nie notre culture, notre nation : « je ne serais plus en politique d’ici
vingt-ans » « je suis un guerrier » ! Il avoue qu’il est de
passage, en mission et s’affiche matamore. Le Français est peut-être
républicain, il aime pourtant les règnes et les transmissions, c’est-à-dire le
temps long. Macron est un oiseau migrateur sans racine, ni attache.
Jean-Luc Mélenchon et Marine
Le Pen se combattront-ils pour la première place ? A moins qu’ils ne
convolent en justes noces ce qui, avouons-le serait un fameux bouquet
final ! Mais les deux ont déjà le lit pris et de toute façon le dernier
mot en reviendra aux électeurs, eux seuls feront ou pas cette échéance
électorale un coup de tonnerre ou un coup pour rien.
Jean Vinatier
Seriatim 2017
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