Les
ouvriers firent une ovation à Marine Le Pen tandis qu’Emmanuel Macron y connut
l’essorage, s’étouffant dans ses tentatives de propos : humiliation en
direct QUE les JT et les médias écrits veilleront à réduire ? à
cadrer à son bénéfice. Les journalistes de BFM disant à l’antenne les images
qu’ils pourraient montrer : aveu !
Le
second tour débute dans la tension et la concurrence sans front républicain
solide. La classe politique se croit en 2002 ! Les Républicains, au lieu
de laisser à leurs électeurs le libre-choix du vote, se sont époumonés à
appeler à voter Macron : Estrosi, Pécresse, NKM, Baroin, Le Maire, Juppé,
Sarkozy, Raffarin et François Fillon, décidément en-dessous de tout. Idem pour
le PS complétement à l’ouest : là-aussi Benoît Hamon devait laisser libre
le vote. Jean-Luc Mélenchon est le seul à avoir eu un positionnement logique et
stratégique : pensant aux législatives, il a bien saisi que sa neutralité
constituerait un argument de poids face à des candidats socialistes,
macronistes. Certains diront que l’attitude de Mélenchon est plus opportuniste
qu’honnête. Peu importe, sa prise de position à l’immense mérite d’être en
parfaite lecture avec ses discours : il ne peut décevoir sa base.
Quant
à Nicolas Dupont-Aignan, attendant le choix de Nicolas Sarkozy, il aura,
vraisemblablement, la même ligne que Jean-Luc Mélenchon.
Il
n’y pas que la classe politique en peine d’établir un front républicain, les
syndicats actent, également, leur échec.
Comment
un front républicain pourrait-il renaître alors même que ceux qui s’en drapent
le bafouent en précipitant la France vers les écueils ? D’autre part, les
Français lassés par les combinaisons, les propos de circonstance, les attitudes,
peuvent ainsi s’abandonner soit avec le leader d’En Marche ou se résigner à
voter Marine Le Pen.
Comment
ne pas les comprendre ? Voir Emmanuel Macron festoyant à La Rotonde, le
plus cher restaurant de Montparnasse, dès le soir du premier tour après avoir
traversé Paris en brulant tous les feux rouges comme s’il était déjà un cortège
présidentiel, un Bruno Lemaire disposé à entrer dans un gouvernement
macroniste, un François Baroin s’imaginant déjà à Matignon en cas de victoire de
la droite en juin prochain, un Benoît Hamon quasiment soulagé de n’être plus ce
vainqueur de primaire !
Il
y a, enfin, ce mépris, ce dédain, cette morgue qu’exprime un Jacques Attali à propos du destin des ouvriers de l’usine
Whirlpool : « anecdotique ».
Pour
eux, la France d’en-bas, celle des sans-dents est hors sujet, elle doit être
remplacée (Terra nova), sortir du champ social.
Jean Vinatier
Seriatim 2017
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