Les Républicains se disposeraient à entrer à Matignon au lendemain des
législatives le 18 juin (un symbole !) quand les socialistes se montrent
plus discrets. Les soutiens d’Emmanuel Macron entendent bien parachever leur
prise du pouvoir dans laquelle le vote démocratique n’est plus qu’un voile, par
le gouvernement total de la Chambre. Il faut être d’une grande naïveté pour
penser un seul instant les nouveaux vainqueurs de cet épisode politique
spectateurs passifs face aux agitations et calculs des anciens partis dominants
de la Ve République. D’ailleurs quelles seront les différences entre En marche,
le PS et les Républicains ?
Cette prise de pouvoir réussie par l’entrée d’Emmanuel Macron à
l’Elysée doit trouver sa conclusion d’étape par la victoire du mouvement En
marche représentant un axe européen (Bruxelles-Berlin) dans le parlement
français. En dépit des rodomontades des chefs des Républicains et socialistes,
qui tous ont appelé à voter Macron, les têtes conductrices d’En marche savent
pertinemment la friabilité des deux anciens grands partis. Le parti socialiste
montre l’exemple en autorisant Manuel Valls de garder la rose tout en étant
investi par En marche. La porosité à géométrie variable est…en marche, les
électeurs en seront pour être borgnes ou aveugles sans compter le déchaînement
des médias qui, une fois de plus stigmatiseront celles et ceux qui seront hors
du rang. Jamais la juste information n’aura été si ordonnée.
Pour la nouvelle équipe à l’Elysée, il s’agit, en faisant tomber les
masques, d’afficher totalement le changement radical par un mouvement (de faux)
balayant les anciennes représentations au profit d’un ordre européen. Cet ordre
ne sera pas celui des Européens mais ceux d’une Germanie conjuguée aux intérêts
oligarchiques (financier, économique, intellectuel, otanien…etc.). Que cette
rampe de lancement libérale-libertaire parte depuis notre patrie, chargée d’une
si longue et prestigieuse histoire (l’indépendance face aux empires, temporel
et spirituel), rendrait par la suite, toute opposition impossible, tout retour
en arrière inconcevable.
Nous ne sommes pas devant une classique campagne des législatives au
lendemain d’une classique élection présidentielle ; on veut nous forcer à
légitimer une ère post-démocratique, par-dessus notre nation souveraine, tout
en nous vendant une Europe d’Arcadie.
Jean Vinatier
Seriatim 2017
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