Le long discours de Versailles par le successeur de François Hollande suivi,
le lendemain d’une présentation du programme gouvernemental devant l’Assemblée
nationale par Edouard Philipp(ard) mettent-ils un terme à la série Martine à la
plage , au cinéma, à la maison…etc.?
Pour l’heure, tout ce qui a été mis en œuvre dans ce quinquennat c’est de
la communication et l’effacement d’une grande partie des promesses électorales
dont la suppression de la taxe d’habitation. Il est bien difficile de dire ce
qu’il adviendra dans les semaines à venir. Tous les commentateurs ont insisté
sur le soin apporté par le nouveau locataire de l’Elysée à rappeler qu’il concentrait
tous les pouvoirs. Etait-il besoin de forcer à ce point le trait puisque la
constitution de la Ve République donne la primature au chef de l’Etat ?
Les journalistes paraissent s’étonner de ce qu’ils voient en suivant l’élu du
10 mai alors même qu’ils firent plus que considérablement dans sa prise de
pouvoir ?
En ce jour, nous avons un ancien ministre et proche collaborateur de
François Hollande propulsé par tous les milliardaires et potentats de France et
d’ailleurs afin de contrecarrer le Brexit et l’élection de Donald Trump. Emmanuel
Macron est la tête de gondole de la contre-révolution conservatrice de ceux qui
veulent par-dessus tout, la mondialisation et les hordes migratoires.
Emmanuel Macron est un président légal mais que l’on ne peut regarder
comme légitime. Son élection est d’abord une prise de pouvoir soutenue par la
mobilisation d’une minorité apeurée suivie par une chambre, elle-même, élue par
une minorité d’électeurs à croire que le suffrage censitaire avait été, entre
mai et juin, rétabli ! C’est donc un pouvoir fragile forcément détenteur d’une
violence véritable.
La tare principale et fondamentale à mes yeux du successeur de François
Hollande reste sa prise de pouvoir. Je ne puis voir cet élu par défaut qu’avec grand
doute et sans confiance aucune. Qui, aujourd’hui, est en mesure de décrire sa
politique ? Ce n’est pas un entretien et un discours à Versailles qui
illumineront les routes. On ne peut dire grand-chose de cette présidence tant
la communication et la mise en scène occupent les écrans. Ce que l’on peut
relever, c’est que le Président lâché sur un podium se montre plus méprisant
encore que son prédécesseur : « il y a ceux qui réussissent et
ceux qui ne sont rien. » Les sans dents sont un « rien » c’est-à-dire
les 61% d’abstentionnistes de juin ! En motivant son refus d’accorder un
entretien le 14 juillet, Emmanuel Macron a argué de la complexité de sa pensée
inaudible par les « rien ».
Actuellement, Emmanuel Macron jouit de la décomposition de la classe
politique : un PS lâché en Hamon et en a-Val(ls), une France insoumise menée
par un roi des Halles dont on est sûr qu’il ne mourra pas en héros à Candie tel
le duc de Beaufort, cette idole parisienne de la Fronde, des Républicains scindés en deux mais rêvant
du maroquin, un Front national faisant le dos rond. Il jouit, également, des
données fournies par l’INSEE lui offrant une opportunité de deux années. Mais héritant
d’un budget qui fut le sien et que l’on sait faux, Emmanuel Macron aura
beaucoup à plaider à Berlin pour lancer ce « couple allemand » qui
relève plus de la PMA que de la fougue amoureuse.
Quant à l’environnement international de plus en plus incertain du
Qatar à la Corée du Nord mais aussi en Europe avec la possible proclamation de
l’indépendance Catalane dans quelques mois, le refus des pays de l’Est, de l’Autriche
d’assumer les dingueries migratoires d’Angela Merkel, c’est un sol plus que
mouvant.
Jean Vinatier
Seriatim 2017
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