La pétition
Parce que nous refusons de densifier davantage Paris, une des villes les
plus denses du monde. Ce dont nous avons besoin, ce sont de nouveaux espaces de
respiration.
Parce qu’il faut laisser davantage d’espaces « non construits » à
Paris. Parce que nous voulons aussi des lieux publics disponibles pour laisser
libre cours à l’utilisation gratuite, populaire, ponctuelle et diverse.
Parce qu’il n’y a pas assez d’espaces verts à Paris. Les bois, les jardins,
les squares et espaces verts sont sur-occupés. Avec seulement 2,05m² par
habitant Paris est l’une des métropoles où la nature en ville est la moins
présente.
Parce que les tours n’aident pas à lutter contre l’étalement urbain. A l’échelle de
l’agglomération, la construction de tours de bureaux dans Paris n’empêchera
aucunement l’étalement urbain (phénomène de développement des surfaces
urbanisées à la périphérie des villes) en grande couronne dû essentiellement à
l’extension des zones d’habitat ou de commerces au détriment de terres
agricoles.
A l’échelle de Paris, la construction de tours n’est pas contrebalancée par
une protection accrue des espaces libres ou des espaces verts existants, bien
au contraire.
Parce que les objectifs mis en avant pour construire des tours à
Paris ne sont pas pertinents, la hauteur semblant davantage le reflet d’une
volonté de montrer son pouvoir que répondre à un souci de modernité, que
l’image d’une ville tient fort heureusement à d’autres critères que la danse
désordonnée de ses tours, que la spécificité de Paris tient à son bâti
historique, son urbanisme de grande qualité, et son paysage longtemps homogène
avec une hauteur limitée. S’aligner sur les villes qui courent après les tours,
c’est banaliser Paris, c’est l’enlaidir, c’est abîmer son image et prendre le
risque de faire fuir une partie de la population et, qui sait, progressivement
les touristes.
Parce qu’il existe des solutions pour mieux répondre à la demande de
logements dans Paris. Il y a trop de surfaces bâties non utilisées dans la capitale. La pénurie
de logements disponibles est liée à une profonde transformation de l’usage des
logements à Paris, avec la multiplication des résidences secondaires ou
occasionnelles et de logements vacants. Sans compter les plus de
800 000 m² de bureaux vides ! La priorité, ce n’est pas la
construction de tours supplémentaires mais à l’utilisation rationnelle des
bâtiments existants.
Parce que les tours ne créent pas de logements supplémentaires. La quasi-totalité des
tours récentes ou envisagées à Paris prévoit des bureaux, des hôtels, quelques
fois un petit équipement public (exigé par la Mairie de Paris) mais pas ou peu
de logements, et encore moins de logements sociaux vu le prix de revient de la
construction d’une tour.
Parce qu’il est inutile de construire des tours de bureaux pour développer
prioritairement l’emploi à Paris, le nombre d’emplois à Paris étant très largement
supérieur à la population active parisienne, la priorité est de créer des
emplois là où les personnes habitent.
Parce que les tours ne sont JAMAIS écologiques. Si on les compare aux
bâtis moins hauts, les tours ont un mauvais bilan carbone et énergétique pour
leur construction, leur fonctionnement, et leur durée de vie. Sans oublier les
nuisances sur leur environnement proche, comme les ombres des tours sur les
bâtiments voisins.
Parce que les tours défigurent Paris ville plutôt basse. Les tours dérogent à cette volonté
de maintenir cette harmonie paysagère tant prisée par les touristes du monde
entier. Pour garder l’harmonie générale de Paris, les plafonds du Plan local
d’urbanisme (PLU) hors dérogation soit 25m et 37m sont raisonnables
Parce que nous ne voulons pas d’un Paris « château fort ». Le projet est de
construire des tours aux portes de Paris, comme si on devait recréer une
frontière supplémentaire autour du Paris historique. A l’heure où nous voulons
construire un grand Paris ouvert et accueillant, nous ne voulons pas de cette
nouvelle frontière, même symbolique.
Pour signer la pétition :
Jean Vinatier
Seriatim 2018
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