Le oui très net des
militants du SPD à une énième coalition dont ils savent, déjà, l’effet négatif
sur leur propre parti et le nombre de leurs élus autorise l’actuelle
chancelière, Angela Merkel, à obtenir un 4ième mandat.
Nul ne s’est interrogé sur
la détermination de la chancelière à ne pas dételer. On aura une partie de la
réponse en faisant la liste de tous les Allemands placés à la tête des
institutions financières et des organes de gouvernement de l’Union européenne :
Mécanisme européen de
stabilité : Klaus Regling
Banque Européenne d’Investissement
(BEI) : Werner Hoyer qui devrait chapeauter le futur Fonds Monétaire
Européen (FME)
Banque Centrale Européenne
(BCE) : Berlin ne fait guère mystère de sa volonté de placer l’ultra-orthodoxe
Jean Weidmann lequel juge le travail de Mario Draghi trop laxiste…..
Le secrétariat général du
Parlement européen : Klaus Well,
Le Service européen d’action
extérieure : Helga Schmid
Le secrétariat général de
la Commission européenne : Martin Selmayr (dont la nomination pourrait
être l’objet d’une contestation).
L’entourage d’Angela Merkel
a pas donné d’avis ni encore d’intérêt pour les deux propositions d’Emmanuel
Macron à savoir le ministre et le parlement de la zone euro.
Pour l’heure, il faut
regarder le paysage européen comme il est c’est-à-dire une rue allemande. Cet
état n’empêchera pas Paris d’entonner les grands airs du couple franco-allemand
jusqu’aux élections européennes de mai 2019. Les propositions françaises que le
gouvernement allemand entendait jusqu’alors comme une feuille de route ne sont plus
que des chiffons de papier que la chancellerie utilise au bon vouloir de sa
politique. Sur ce point Berlin est, sans doute la capitale qui voit avec le moins
mauvais œil le départ des Britanniques : l’Allemagne n’a plus de puissance
contestatrice sur le continent et ce d’autant plus que la France a cessé de
considérer sa souveraineté comme une ligne directrice politique.
Certains diront que se
serait-il produit si les militants SPD avaient dit « Nein » ?
Après une tentative de gouvernement minoritaire, il y aurait eu des élections
législatives où Angela Merkel aurait sans doute payé le prix de son échec et le
SPD stabilisé sa descente quand l’AFD, les libéraux, les Verts et Die Linke auraient
conforté chacun leur place sur l’échiquier. Quelle combinaison aurait permis un
nouveau gouvernement ? Mystère et c’est sans doute cette incertitude plus
que l’ascension de l’AFD qui a conduit les militants SPD plus résignés qu’enthousiastes
à dire« Ja ».
Ainsi, à l’issue de cinq
mois de négociations, de reniements dans les discours, Berlin semble en mesure
d’être l’Union européenne. A cet égard il s’agit quasiment d’un couronnement.
Jean Vinatier
Seriatim 2018
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