Emmanuel Macron pensait avoir choisi les bons mots pour féliciter le
Président italien d’avoir récusé un gouvernement composé de partis librement
élus : patatras !!!
Le gouvernement Cottarelli aura moins duré que celui de Giuseppe Conte
lequel vient d’être chargé de former pour la seconde fois une équipe ministérielle…C’est
un coup de théâtre dont seuls les Italiens ont le secret. Ce soir est publiée
dans la presse italienne la liste complète des ministres : Paolo Salvona aura
les Affaires européennes et non plus celle de l’Economie donnée à Giovanni Tria
moins hétérodoxe tandis que le ministère de l’Intérieur reviendra au chef de La
Ligue, Salvini également vice-président du Conseil tout comme Di Maio.
Sont-ce les craintes de violentes manifestations prévues le 2 juin,
anniversaire de la République ou bien les déclarations du commissaire
allemand à la Commission européenne affirmant que les « marchés financiers
feraient bien voter les Italiens » réactivant une germanophobie toujours
présente dans la mémoire italienne (de même qu’une forme de francophobie) :
la goutte de trop ? Il faudrait chercher la raison de ce retournement dans
l’impossibilité pour le gouvernement Cottarelli non seulement à obtenir une
majorité à la Chambre, ni même une voix : Matteo Renzi déclarant s’abstenir !
La situation devenait donc intenable avec le risque majeur d’un raz-de-marée pour
La Ligue et M5 en cas d’élections anticipées.
C’est donc fait un gouvernement doublement populiste arrive au pouvoir
en Europe, s’impose même à Jean-Claude Junker. Cette nouvelle arrive dans le
moment où Bruxelles ne sait absolument pas comment contrebalancer les taxes
douanières américaines : Emmanuel Macron les juge illégales, c’est
plaisant dans sa bouche quand on sait ce qu’il fit du droit pour lancer des
missiles en Syrie !
L’Union européenne entre dans la tourmente quand se profilent à l’horizon
des crises monétaires, celle d’Argentine, celle de Turquie en sus de toutes les
bulles qui s’amoncellent.
Que décidera Berlin ?
Le gouvernement italien de Giuseppe Conte s’inclinera-t-il à l’instar de celui de Tsipras en Grèce ? Nous verrons dès les prochaines semaines si le nouveau gouvernement italien assume ce qu’il a promis et tient sans se renier, notamment sur le plan migratoire, autre point très sensible dont la France espère ne pas devenir une victime collatérale….
Ce soir, les Italiens dansent et se réjouissent de leurs votes non
biffés. Quoi que l’on pense des idées proclamées des deux partis populistes, la
démocratie n’est pas encore étouffée.
Jean Vinatier
Seriatim 2018