On lira avec intérêt l’entretien ci-dessous puis l’analyse proposée par François Asselineau le 31 mai (à quelques heures du coup de théâtre) où il apparait que le Président Mattarella se montre plus fin presque machiavélique ce que j’ai sous-estimé faute d’avoir été sur le site du Quirinal et d’avoir lu son discours : mea culpa !
1-«Les élections italiennes prouvent que la zone euro a basculé dans la post-démocratie»
FIGAROVOX.- Pourquoi estimez-vous que le président italien s'est enfermé dans une contradicti
on insurmontable? Guillaume BIGOT.- En refusant d'entériner la constitution d'un gouvernement appuyé par les deux partis arrivés en tête aux législatives, le président Mattarella serait dans son bon droit mais il ne fait aucun doute qu'il a politiquement tort. On peut considérer que les Italiens se sont trompés en consacrant une majorité eurosceptique. On peut également penser que rompre le cadre ordo-libéral est suicidaire. Mais si l'on reste démocrate, on ne peut vouloir décider contre le peuple. Mattarella aurait dû se souvenir de cette réplique mémorable mise par Brecht dans la bouche de son personnage, Arturo Ui: «Puisque le peuple vote contre (...), il faut dissoudre le peuple.» La méfiance à l'égard du suffrage universel formait déjà l'un des fondements inavoués d'une construction européenne conçue par Jean Monnet comme une camisole de force destinée à maintenir les peuples dans le cadre des droits de l'homme et du marché. La réaction de Mattarella, comme celle du Commissaire Oettinger souhaitant que les marchés apprennent aux Italiens à bien voter, font franchir à l'UE un cap, celui qui sépare la défiance originelle de l'hostilité assumée. Le projet européen n'a jamais été franchement compatible avec le fonctionnement régulier d'institutions démocratiques mais les événements actuels font basculer l'utopie européiste dans une phase ouvertement post-démocratique de son histoire. Pourquoi le pari européiste de Mattarella serait-il perdu d'avance? La réaction des peuples européens en général et des Italiens en particulier est facile à prévoir. Lorsque l'on prêche le mépris et la défiance à l'égard d'un souverain, c'est-à-dire d'un supérieur hiérarchique, on a toutes les chances de l'irriter, de le provoquer et de l'inciter à réagir. Mais les réactions menaçantes des européistes telles que Mattarella, Le Maire ou Oeninger ne tiennent aucun compte des rapports de force. Ce que les élites du vieux continent, massivement favorables à Bruxelles, semblent avoir du mal à comprendre, c'est que tant que les démocraties ne sont pas abolies, elles ne disposent que du pouvoir que les peuples leur ont confié. Pas une once de plus, ni de moins. Que cela leur plaise ou non, dans le vieux monde, le patron demeure la vox populi nationale. »
La suite ci-dessous :
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2018/05/31/31002-20180531ARTFIG00158-les-elections-italiennes-prouvent-que-la-zone-euro-a-bascule-dans-la-post-democratie.php?redirect_premium
ou
https://www.les-crises.fr/les-elections-italiennes-prouvent-que-la-zone-euro-a-bascule-dans-la-post-democratie-par-guillaume-bigot/
2- La situation en Italie : l'analyse de François Asselineau (31/05/2018) - EA63 Partie 1 Jean Vinatier
Seriatim 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire