Chaque jour est un
abrutissement plus fort autour de ce Mondial de football quand le destin de
l’Union européenne se joue dans le même moment.
Le déplacement de
l’empereur du Potomac, The Donald, à Bruxelles les 11-12 juillet pour le
somment otanien suivi d’une visite anglaise les 12-13 juillet préparant au
futur traité de libre-échange du printemps 2019 et avant une rencontre le 16
juillet à Helsinki avec Vladimir Poutine que Christiane Taubira aimerait
« couper en lamelles, devrait être contrebalancé par le sommet euro-chine
des 16-17 juillet à Pékin.
Ainsi donc dans une courte
phase, l’Union européenne, zone de libre-échange, détachée de toute identité
politique et sans souveraineté assumée ressemblera involontairement quelque peu
à une sorte d’empire byzantin mais sans césaro-papisme, ni porphyrogénète,
sommée de se définir alors même que l’affrontement sino-américain passera
forcément sur notre sol.
Sur le sol européen, Donald
Trump sait très bien ce qu’il fait en brusquant l’Allemagne d’une chancelière
finissante, par ses quelques claques dans le dos d’un Macron éberlué, en louant
les pays de Visegrád, il les jauge et les soupèse sans délicatesse aucune. En
exigeant de l’Union européenne un investissement financier plus grand dans le
budget de l’OTAN, il copie Margaret Thatcher célèbre par son « I Want my
money back ». Mais cette exigence est un peu un jeu de poker-menteur. Ce
qui compte pour Donald Trump s’est de tenir la « tête » européenne et
de brider l’ambition chinoise. A cette fin, en imposant le débat budgétaire de
l’OTAN, le Président Trump concédera un peu au fur et à mesure que les pays de
l’Union européenne promettront de ne pas signer d’accords dans des domaines
précis avec la Chine. Il sait également qu’en érigeant l’Allemagne en puissance
conductrice favorable à la Russie, il ment avec effronterie : Berlin étant
le porte-étendard avec Paris de la russophobie. Il escompte, aussi, accroitre le ressentiment
des autres pays de l’Union vis-à-vis de l’Allemagne et puis, surtout,
voudra-t-il avoir l’exclusive de la relation avec Vladimir Poutine à Helsinki
le 16 juillet qu’il estime être « un concurrent pas un ennemi ».
Entre-temps, l’escapade anglaise, sera pour Donald Trump d’acter le début des
négociations pour le traité de libre-échange avec le Royaume-Uni, une fois le Brexit
acté au printemps de 2019 : un bon coup pied de l’âne à Bruxelles. Depuis
sa façade Atlantique, l’Union européenne est-elle déjà dans une tempête
géopolitique, géostratégique que guide le Président américain avec la
complicité de Londres. En se rendant à Pékin, l’Union européenne sera sans
force ni puissance face à une nation ambitieuse, protectionniste et xénophobe
qui n’est pas sans rappeler d’ailleurs la présente politique américaine sous
couvert d‘isolationnisme. L’Union européenne ne dispose pas d’une alliance de
contre-point celle avec les Etats-Unis étant une sujétion, celle avec la Chine
une illusion. Si Bruxelles avait eu l’intelligence de nouer avec la Russie une
relation, elle disposerait tant du côté chinois que du côté américain d’arguments,
Moscou devenant une base arrière stratégique tant vers l’Asie que vers les
Etats-Unis et offrant, aussi à Vladimir Poutine une capacité manœuvrière vis-à-vis
de Pékin et de Washington. Bruxelles, faute d’articuler la moindre alliance n’étant
pas une puissance souveraine et n’ayant jamais vue la politique comme un but,
la capitale de l’Union européenne est un duty-free par lequel tout migre !
Ces journées de juillet
mettent l’Union européenne complétement à nue, elle est quasiment « ville-ouverte ».
Jean Vinatier
Seriatim 2018
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