L’affaire Benalla, n’a pas trouvé son épilogue et notamment avec le Sénat, a brisé le miroir à
partir duquel Emmanuel Macron éblouirait les Français durant tout le
quinquennat. Les démissions des ministres, de l’Ecologie, Nicolas Hulot puis des
Sports pour des problèmes fiscaux s’ajoutèrent aux dégradations de la puissance
présidentielle laquelle s’empêtra en promouvant Daniel Cohn-Bendit qui botta en
touche. N’ayant plus la main mais les combinaisons toujours nombreuses,
Emmanuel Macron échafaude toujours et encore pour conjurer une voie qui se
rétrécit, les élections européennes de mai 2019 étant déjà dans sa perspective.
L’idée selon laquelle, il
serait le héraut des progressistes face aux nationalistes menés par le Hongrois
Viktor Orban et le ministre italien Salvini lui plaît parce qu’il le met en
scène et lui fournit un rôle qu’il pense à sa mesure. Les élections européennes
de mai 2019 ne ressembleront pas aux
précédentes. Pour la première fois, la campagne portera des thèmes communs à
tous les pays membres de l’Union que soyez identitaire ou progressiste, vous trouverez
dans les autres pays des correspondances. Les thèmes transversaux bouleverseront
le continent. Nos dirigeants le voient-ils ?
L’Union européenne
confrontée, outre aux questions migratoires, doit terminer le Brexit, se mettre
en branle quand la guerre commerciale débute entre les Etats-Unis et la Chine,
se résoudre ou pas à revoir sa relation avec la Russie….. Comme toujours l’Union
européenne parce qu’elle n’est pas une puissance politique s’avère tout à fait
incapable d’être à la hauteur des enjeux auprès des peuples, auprès des
puissances extérieures. Emmanuel Macron a fait de nombreux discours longs et très
longs sur l’Union européenne sans que le public s’y attarde, le Président
lui-même peinant à compter les cercles qu’il propose, les moins de dépendance
sécuritaire vis-à-vis des Etats-Unis et ainsi de suite. Si ces interventions n’ont
pas d’écho y compris dans le camp progressiste que se propose d’incarner le
successeur de François Hollande, c’est bien parce que l’Europe dont il parle n’existe
pas. La souveraineté économique européenne du Président français ne retient pas
l’Allemagne quand elle décide, par exemple, de ne pas appuyer la taxation des GAFA. La
vision hanséatique du monde de Madame Merkel n’est pas du tout prête à
rencontrer celle du palais de l’Elysée. L’Allemagne ne veut pas de politique
quand la France ne cesse de vouloir la convaincre de son bien-fondé. Ce qui
signifie donc que l’Europe fédérale sans cesse avancée par les « progressistes »
est un mirage ne s’appuyant sur aucune conviction de la part de la puissance
économique et financière de l’Europe l’Allemagne. Si cette issue fédérale ne se
peut que reste-t-il si ce n’est la
nation de chaque Etat de l’Union ?
Emmanuel Macron a fait de
cette élection européenne sa mère des batailles. S’il ne peut gagner des voix sur
sa gauche, il escompte se rattraper sur sa droite misant sur les hésitations
des Républicains et des centristes qui si elles ne cessaient pas attireraient
dans ses filets un électorat en mesure de le placer vainqueur. Si les
Républicains vont de bâbord à tribord, les centristes de droite caressent le
projet de constituer une liste. Souvent le centre fait basculer une élection.
Pour l’heure, il s’agit de placer les enchères le plus haut face à un Chef de l’Etat déplumé. Le héraut des
progressistes même s’il rit beaucoup à Marseille en compagnie de la chancelière
allemande consciente de sa fragilité progressive, est bien seul. En face « les
nationalistes » ne forment pas une ligue unie même s’ils s’entendent sur l’importance
des migrations. Quand on regarde l’Union européenne, quel que soit le camp
épousé, on s’aperçoit surtout qu’émerge une colère populaire à la façon d’une
montée de lave d’un volcan jusqu’alors endormi !
De l’autre côté de l’Atlantique,
l’empire du Potomac est en ébullition, son empereur ou POTUS, The Donald,
aligne les succès économiques tout en continuant une guerre contre « l’état
profond » qu’Hillary Clinton devait incarner à la suite de Barack Obama et
des Busch, tous mondialistes. Si l’été n’a pas apporté de nouvelles
fracassantes comme je l‘avais escomptées, l’approche des mid-term devrait
accélérer le mouvement. Donald Trump regarde l’Union européenne comme un
obstacle, notamment, dans sa guerre commerciale contre la Chine et s’il est le
grand vainqueur des mid-term, notre continent aura à affronter bien des
tempêtes. L’entourage du POTUS encourage les mouvements nationalistes ou
populistes pour qu’ils participent aux divisions européennes ce qui
devrait poser, inévitablement un
problème aux chefs de file desdits partis : comment accepter d’être le
bras armé d’une tierce puissance pour nier toute souveraineté autre que celle d’Outre-Atlantique ?
Plus largement l’Union européenne dans son entier est face à un dilemme ou
abonder dans les vues des « progressistes » et n’atteindre aucune
souveraineté ou rallier les causes « populistes »/nationalistes »
et n’avoir que des souverainetés de pacotille ? L’Union européenne est réellement et puissamment
et en totalité face à cette question « Qui sommes-nous ? » « Que
voulons-nous ? » « Qui suis-je ? » « Ou vais-je ».
Les élections, en Suède de
septembre, de Bavière en octobre, les mid-term de novembre, le BREXIT de mars
2019 et cerise sur le gâteau les législatives espagnoles en pleine campagne européenne, vous aurez, chaque mois
ou presque de sérieuses secousses capables de renverser l’idée d’opposer « progressistes »
aux nationalistes ».
Jean Vinatier
Seriatim 2018
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